Mistinguett,
de son vrai nom Jeanne Bourgeois, naît à Enghien-les-Bains près de
Paris en 1875.
Mistinguett sera certainement la chanteuse française la plus célèbre du
XXème siècle et indiscutablement la première grande icône gay de la
chanson française. Toujours entourée d'homosexuels et de beaux garçons
aux traits féminins, elle ne cachera jamais sa complicité avec les
homosexuels à une époque où c'est encore totalement à contre-courant.
Sa vie sulfureuse, bien que parfaitement hétérosexuelle, ses tenues
extravagantes de plumes et de paillettes, sa gouaille et son franc
parler en feront la vedette préférée des homosexuels durant plusieurs
générations.
En 1894
elle débute véritablement au Trianon
Concert où elle apprend la
scène dans un numéro de chanteuse comique sous le nom de Miss Helyett
puis Miss Tinguette et enfin Mistinguett. De 1897 à 1907 elle se
produit à l'Eldorado mais le succès n'est pas immédiat. Elle va
peaufiner son personnage, en alliant chanson, comédie et danse. C'est
dans les années 10 qu'elle rencontre son public et diversifie sa
carrière. Elle va faire de la comédie, participer à des revues de
music-hall et jouer dans des films muets. Elle va triompher au Moulin
Rouge en 1909 puis aux Folies Bergères en 1911. A cette époque débute
sa relation amoureuse avec Maurice Chevalier, autre vedette montante de
la chanson française. Il resteront ensemble jusqu'en 1921.
En 1918, elle sera la tête
d'affiche du Casino
de Paris jusqu'en
1925. C'est
l'époque des grandes revues avec costumes et mises
en scènes grandioses qui feront la renommée de l'établissement et de
l'artiste. Elle acquiert une renommée internationale et conquiert les
Etats-Unis comme "son homme" Maurice Chevalier. Toujours entourée de
ses boys, dont Jean Sablon, futur chanteur de charme et homosexuel,
elle va même ouvrir à Juan-les-Pins dans les années 20 un cabaret dont
s'inspirera beaucoup plus tard la pièce "La Cage aux Folles", mais qui
prendra le nom de "La Cage à Poules". Elle tiendra cet établissement
sulfureux avec le danseur américain Harry Pilcer. Que serait
Mistinguett sans ces belles gambettes ? Première chanteuse à montrer
ses jambes sur scène, la Miss va multiplier les revues, les tournées,
les scènes durant plus de quarante ans. Elle ne s'arrêtera pas durant
l'occupation et sera encore à l'affiche de l'Alhambra ou du Théâtre de
l'Etoile, ce qui lui vaudra un blâme à la Libération. On lui reprochera
d'avoir participé à des émissions de Radio Paris et d'avoir participé à
des événements parrainés par les Allemands. Mais en 1945 elle va
poursuivre inlassablement la scène à l'ABC et à 73 ans, elle dansera
encore le be-bop à l'Alhambra. Elle disparaîtra à Bougival en 1956.
Mistinguett sera une des chanteuses les plus parodiée par les troupes
de travestis, à travers certains de ses succès comme "Mon Homme",
"C'est vrai" ou "Je cherche un millionnaire". Si beaucoup de
chanteuses ont un public homosexuel durant le XXe siècle, il faudra
attendre Dalida dans les années 60 pour retrouver une icône gay aussi
populaire.
- Mistinguett, Toute ma vie,
2 volumes, Paris, Julliard, 1954
- Martin Pénet, Mistinguett,
la Reine du Music-Hall, Les éditions du Rocher
- Martin Pénet et André Bernard, La Miss,
Paris, Omnibus, 2006
:: Oeuvres de Mistinguett
Films
:
L'Empreinte ou La main rouge (1908), Ce bon docteur
(1909), L'Enlèvement de Mademoiselle Biffin (1909), Un mari qui
l'échappe belle (1909), La Fiancée
récalcitrante (1909), Fleur de pavé (1909),
Les Timidités de
Rigadin (1910), La Ruse de Miss Plumcake (1911), L'Epouvante
(1911), Le Clown et le pacha
(1911), Un enfant
terrible (1912), La Folle de Penmarch (1912), À bas les hommes
(1912), La Moche (1912), l'Oubliée (1912), Bal costumé
(1912), Coup de foudre, Le (1912), Le Parapluie
(1912), La Vocation de Lolo (1912), Une bougie
récalcitrante (1912), Glu, La (1913), Les Misérables -
Époque 1: Jean Valjean
(1913), Les Misérables - Époque 2: Fantine (1913), Les Misérables -
Époque 3: Cosette
(1913), Les Misérables - Époque 4: Cosette et
Marius (1913), Valse renversante, La (1914), Doppia ferita, La
(1915), Fleur de Paris (1916), Sous la menace
(1916), Chignon d'or (1916), Mistinguett
détective (1917), Island of Love
(1928), Rigolboche
(1936), Paris 1900 (1947),Carosello del
varietà (1955)
Chansons
:
- Plus de 150 enregistrements de 1920 à
1942
dont les titres les plus célèbres :
Mon Homme (1920, J'en ai marre (1921, Pardon Mam'Zelle (1923), La Java
(1923), ils n'ont pas ça (1924), J'ai qu' ça (1925), Valencia (1926),
J'suis nature (1926), Ca c'est Paris (1926), il m'a vue nue (1926),
Chérie je t(aime (1926), Paname n'est pas Paris (1928), Tout ça c'est
pour vous (1928), Moineau de Paris (1929), Gosse de Paris (1929), la
petite femme de Paris (1930), Un boy c'est gentil (1931), C'est vrai
(1933), Je cherche un millionnaire (1938), Titine (1942), Fleur de
Paris (1942)....
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En 1918, elle sera la tête
d'affiche du Casino
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en scènes grandioses qui feront la renommée de l'établissement et de
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ses boys, dont Jean Sablon, futur chanteur de charme et homosexuel,
elle va même ouvrir à Juan-les-Pins dans les années 20 un cabaret dont
s'inspirera beaucoup plus tard la pièce "La Cage aux Folles", mais qui
prendra le nom de "La Cage à Poules". Elle tiendra cet établissement
sulfureux avec le danseur américain Harry Pilcer. Que serait
Mistinguett sans ces belles gambettes ? Première chanteuse à montrer
ses jambes sur scène, la Miss va multiplier les revues, les tournées,
les scènes durant plus de quarante ans. Elle ne s'arrêtera pas durant
l'occupation et sera encore à l'affiche de l'Alhambra ou du Théâtre de
l'Etoile, ce qui lui vaudra un blâme à la Libération. On lui reprochera
d'avoir participé à des émissions de Radio Paris et d'avoir participé à
des événements parrainés par les Allemands. Mais en 1945 elle va
poursuivre inlassablement la scène à l'ABC et à 73 ans, elle dansera
encore le be-bop à l'Alhambra. Elle disparaîtra à Bougival en 1956.
, Larousse,
2003
