Hexagone Gay





paca
Années 60
Dans les années 60, le terme "gay" n'est pas encore utilisé pour désigner les homosexuels. A Paris, le milieu homosexuel est encore partagé entre les endroits élitistes et les bars louches où homosexualité et prostitution ont des liens intimes. Sur la Côte d'Azur, s'il existe quelques lieux glauques dans les grandes villes, c'est le Paris sélect et artistique qui a colonisé Cannes et Saint Tropez, les deux villes les plus "homo-friendly" de France après Paris. 




Les Associations
La seule association homosexuelle française, Arcadie, possède dès les années 60 plusieurs antennes dans la région. A Marseille, c'est le magistrat Claude Rupin (dit Mézière, ou Claude Nérisse) qui fonde Arcadie Marseille. Une autre antenne d'Arcadie sera aussi créée à Nice.



Lieux
Années 60
A SAINT-TROPEZ
LES DISCOTHEQUES
- Le Pigeonnier (le Sept)

11 rue de la Ponche
- Le Stéréo

6 rue du Puits
- Le Yeti


- Le Club 55
LES CABARETS
- Le Café des Arts

Place des Lices

:: SAINT TROPEZ DANS LES ANNEES 60.
Avec la série de films "le Gendarme à Saint Tropez", Saint-Tropez est à nouveau au centre des projecteurs. Sur fond musical de "Twist à Saint Tropez", plusieurs discothèques ponctuent le parcours homo de l'époque et en sont toujours le rendez-vous préférés de la Jet Set et du milieu homosexuel parisien. "Le Pigeonnier", est la boite pédé à la mode de Saint-Tropez. Il sera repris, à la fin des années 60, par Fabrice Emaer, propriétaire du Sept à Paris pour en faire l'annexe locale du "Sept" sur la Côte. "Le Stéréo" est la deuxième discothèque homo de St Trop. Cette petite boite, lancée par Josefa Bailleux en 1959 sera aussi un des piliers homo de Saint Tropez jusqu'à la fin des années 70. Une autre club, pas spécifiquement homosexuel mais fréquenté par tout le showbizz parisien, attirera aussi les pédés : Le "Club 55" de Patrice Colmont
situé sur la plage de Pampelonne. L'endroit devait sa naissance à Vadim qui, lors du tournage de "Et Dieu créa la Femme" avec Brigitte Bardo, y installa tout le staff du film.
Elula Perrin, future figure de la nuit parisienne et lesbienne, va ouvrir un autre club de plage en mai 1968 : "Le Yeti", club lesbien. L'année suivante, elle sera à la tête du Katmandou, célèbre boite lesbienne de Saint-Germain des Prés.
En 1966, celui qui ne sera pas encore devenu le roi des nuits parisiennes, Jean-Marie Rivière, anime un restaurant de la place des Lices, "le Café des Arts". Il y présente un dîner-spectacle déjanté et délirant au milieu des touristes attablés en terrasse ou du balcon de l'établissement. Il découvrira quelques artistes comme Manitas de Plata, Carlos ou Dave.
Homos comme hétéros, stars comme simples touristes, tout le monde se retrouve à la terrasse de Sénéquier sur le port, la brasserie au décor rouge qui est le salon de ce village atypique.
Coté, plage, c'est "l'Aqua Plage" qui tient le haut du pavé où toute la jeunesse de bonne famille et délurée se retrouve pour draguer. Sinon, la jetée reste le lieux de drague officiel de la ville le soir, même si la police y fait régulièrement des rafles pour limiter la propagation des mauvaises m½urs.






Saint tropez Café des Arts
Le port de Saint Tropez dans les années 60 Spectacle déjanté de Jean-Marie Rivière au balcon du Café des Arts.



Années 60
A CANNES
LES BARS
- Le Zanzibar

85 rue Félix Faure
- Les Trois Cloches

6 rue des frères Pradignac
- Chez Martial

rue Ferry
LES DISCOTHEQUES
- Le Speakeasy

22 rue Macé
LES RESTAURANTS
- Le Périgord (Chez Loulou)

14 rue des Frères Pradignac
LES CABARETS
- La Jungle

:: CANNES DANS LES ANNEES 60.
MartialDans l'autre capitale homo de la Côte d'Azur, plusieurs bars attirent la clientèle homosexuelle internationale durant les années 60 : Le plus ancien de tous est "Le Zanzibar", avec ses voutes et ses fresques peintes à cette époque par Antonin Ivanovitch Soungouroff. Le Zanzibar était déjà fréquenté par les homosexuels avant guerre. Cocteau et Jean Marais fréquentaient l'endroit dans les années 50. Autre établissement déjà réputé dans les années 50, "Chez Martial", rue Ferry, reçoit ses amis parisiens durant l'été.  "Les Trois Cloches", où les messieurs fortunés peuvent rencontrer de beaux et jeunes gigolos, est incontestablement l'endroit le plus "comme ça" de la Côte.  Le "Speakeasy", 22  rue Macé, est le club discothèque fréquenté par la jeunesse bon chic bon genre de la Côte. Moins homo que son homologue parisien de la même époque, il propose néanmoins de temps à autre des spectacles de travestis. On y verra même la Grande Eugène de Paris.
Une ancienne étoile du Carrousel de Paris, le transformiste canadien "Les Lee" ouvre à Cannes un cabaret de travestis : "La Jungle".
La plage privée "L'Ondine" est presque exclusivement masculine et homo et sert aussi de terrain de chasse aux gigolos. Plus sages, "la Plage sportive" ou "le Maschou" sont plus orientées sur la clientèle showbiz et stars... On dîne entre amis le soir au "Périgord" (Chez Loulou) rue des frères Pradignac. La drague extérieure se déroule au phare mais aussi discrètement sur la Croisette.





Années 60
A NICE
LES BARS
- Le Chat Noir

24 Cours Saleya
- Chez Robert

8 rue de la Boucherie
LES RESTAURANTS
- Le Caveau du Jésus

rue du Jésus.

:: NICE DANS LES ANNEES 60.
A Nice, c'est "le Chat Noir", sur le célèbre Cours Saleya, qui est le centre de la vie gay des années 60. D'autres petits bars comme "Chez Robert", rue de la boucherie, ou le restaurant "le Caveau du Jésus" sont aussi courus des touristes homos qui visitent la ville.  "Les jésus" étaient avant guerre le nom que l'on donnait aux jeunes éphèbes encore peu habitués aux rencontres masculines.
On drague le jour dans le parc du Château, le soir au Parc Albert I ou plus discrètement sur la Promenade des Anglais. Une tasse historique située sur le quai du Paillon va disparaître avec les transformations de ce quartier.
Jardin Albert 1er Promenade des Anglais
Lieux de drague : Jardin Albert 1er... ... et Promenade des Anglais.



Années 60
A MARSEILLE
LES BARS
- Le Mistral

8 rue Curiol
- Chez Clairette

7 rue Curiol
- Le Paradou

2 rue Saint Saëns
LES DISCOTHEQUES
- La Mare au Diable

Plan de Cuques

:: MARSEILLE DANS LES ANNEES 60.
LIEUX COMMERCIAUX.
A Marseille, prostitution et homosexualité sont encore indissociables dans les années 60. Comme dans beaucoup de ports, les nombreux marins en escale ont leurs bars de prostituées mais la prostitution masculine est aussi très développée. Il existe plusieurs bars de tapins dans la rue Curiol comme "Chez Clairette", ouvert depuis 1952, ou "Au Mistral" et des bars très fermés comme "le Paradou", rue Saint Saëns. "Le Paradou" est le centre névralgique des homosexuels marseillais des années 60. La discothèque "La Mare au Diable" ouvre en 1961. Autant que la boite elle-même, les buissons du jardin de la Mare au Diable sont très fréquentés le samedi soir, sorte de backroom à ciel ouvert. Marseille étant tenu par la pègre, la Mare au Diable brûlera à plusieurs reprises dans les années 60 mais renaîtra à chaque fois de ses cendres. Cette boite accueillera toujours les homosexuels plus de 40 ans plus tard. Si l'homo "cuir et casquette" n'est pas encore très répandu en Europe, à part à Berlin et Hambourg, il se rencontre de plus en plus à Marseille. La première boutique dédiée aux vêtements de cuirs, ceinturons, casquettes et autres gadgets pour gays ouvre à Marseille en 1967 : "Boy's Cuir", situé 96 boulevard Baille, est lancé en même temps que le "FSMC", un club qui rassemble tous les amateurs de cuir, à l'initiative de Jean-Pierre pionnier homo de Marseille.
RENCONTRES EN EXTERIEUR.
Les rues adjacentes à la Canebière et au vieux port sont également le théâtre de rencontres tarifées.
Les pissotières de Marseille sont très fréquentées. Celle située devant la Bourse est encore très fréquentée et au centre d'un quartier stratégique. Celle de l'Opéra, à deux pas, balise l'autre extrémité du quartier. Les diverses tasses de la gare sont plutôt orientées vers la prostitution masculine. Deux tasses sont situées à l'extérieur de la gare, l'une à l'est l'autre au sud de l'esplanade d'arrivée. Mais les toilettes intérieures de la gare ne sont pas en reste. Jusqu'en 1961, elles seront très fréquentées avec leur glory holes dans toutes les cabines, leur graffitis et annonces de rencontres gravées sur les murs. Les cloisons assez basses entre les cabines permettent aussi de passer de l'une à l'autre sans se faire remarquer. Autre tasse très fréquentée : celle du champ de foire au bout de l'Esplanade, avant qu'on y construise l'autoroute urbaine. Dotée d'un glory hole, elle fonctionne essentiellement lors des manifestations et fêtes organisées sur l'Esplanade. Autre lieu de drague réputé de la ville : le souterrain situé à l'angle du Cours Jean-Jaurès et du Cours Berriat. Il permet non seulement les rencontres le jour mais aussi les relations sexuelles la nuit, au gré de l'obscurité. Le souterrain sera fermé en 1964 et démoli en 1965.
Enfin, les Calangues des Goudes sont fréquentées en été.  La plage rocher du Mont Rose à la Pointe Rouge, accueillera après 1968 ses premiers nudistes.



:: TOULON DANS LES ANNEES 60.
Le Toulon, Mecque des homosexuels d'avant guerre, n'est plus qu'un lointain souvenir. Les lois anti homo du gouvernement de Vichy durant l'occupation, qui ont été maintenues à la libération, et la fermeture des bordels ont considérablement ralenti la débauche et la prostitution homosexuelle qui régnaient dans le port de Toulon. Mais la ville reste encore un un des hauts lieux de la prostitution masculine en France, liées à la présence de nombreux marins de toutes nationalités. La prostitution est discrète et compliquée. Elle s'est déplacée des bars au profit des pissotières. Le quartier Chicago reste encore le quartier chaud de la ville. Le danger est à chaque coin de rue et il vaut mieux être un habitué des lieux et avoir un physique passe-partout pour avoir de belles occasions. La petite folle parisienne qui aurait eu l'idée de fréquenter le quartier, pour y faire des rencontres, risquait au mieux une indéfrisable pour la vie.
La principale vespasienne de la ville, qui se situait place d'Armes dans une zone sombre à coté du kiosque à musique, a été fermée à la fin des années 50 tant elle était bondée
de marins tous les soirs, mais la place reste encore très fréquentée. Dans les années 60, c'est la pissotière du jardin public qui a pris le relai. On fait la queue pour avoir sa place dans l'urinoir mais les deux cabines adjacentes font le plein également, d'autant plus que la paroi qui les séparent est dotée d'un trou suffisant pour y laisser passer l'essentiel. Ainsi, l'anonymat y est préservé et le risque d'arrestation pour outrage au bonnes m½urs, plus difficile à prouver, puisque personne ne peut vérifier s'il y a eu une activité sexuelle entre les deux cabines. La tasse du Mourillon est aussi très fréquentée et fait partie du parcours homosexuel toulonnais des années 60.
Chicago
Marins dans le quartier Chicago
Marins Marins
Marins en goguette sur la rade ou sur la place de la Liberté




:: AVIGNON DANS LES ANNEES 60.
Depuis les années 50, la drague des Avignonnais est concentrée dans une tasse d'un quartier périphérique de la ville à Champfleury. Mais après un double meurtre, la tasse est rasée et la police embarque systématiquement tous les promeneurs du soir qui s'aventurent dans le quartier. A défaut de lieu de drague extérieur,  c'est une première boite qui ouvre en 1958 sur la route de Tarascon : "Les Tisons", mais la boite est incendiée. Elle renaît à Barbentane en face de la Gare. Une deuxième boite naît à la même époque à Saint Gilles (30) à une quarantaine de km d'Avignon : Le petit café de la place du village, tenu par Elisée, l'égérie du lieu, prolonge son ouverture discrètement la nuit pour accueillir les homos. Avec son mari, elle devra se battre littéralement lors des descentes de loubards venus casser du pédé pour maintenir son établissement en vie, et elle y parviendra.



:: LE RESTE DE LA REGION DANS LES ANNEES 60.

ALPES MARITIMES (06)
Si la vie gay est très développée à Cannes et à Nice, Menton a la réputation d'une ville sage. Pourtant dès le début des années 50, les homosexuels de la ville ont l'habitude de se retrouver sur le port dans des WC publics construits dans les rochers en forme de blockhaus. Ce lieu sera fermé par la municipalité au début des années 60.

VAR (83).

En dehors de Toulon, Hyères est la seconde ville chaude du département dans les années 60. Plus touristique que sa voisine Toulon, elle bénéficie d'une belle affluence les beaux jours venus. La drague se passe face à la gare dans une vieille bâtisse qui abrite des urinoirs et deux cabines à trou.

VAUCLUSE (84)
A Cavaillon, on drague dans une pissotière historique datant probablement du début du siècle. Elle est située sur une petite place pas très loin du marché aux primeurs. Elle sera fermée au début des années 70.
A Orange, sur un vaste terrain vague traversé par la RN7, où sera construit plus tard la nouvelle poste, trônait une pissotière fréquentée par les militaires et les routiers.

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Sources

RESSOURCES EXTERIEURES - REMERCIEMENTS
- Les archives, souvenirs personnels et témoignages recueillis par l'auteur du site Hexagone Gay.
- Les guides incognito
- La revue Gai Pied, en particulier article de C. Francis dans les n° 157 et 158 (février 1985)





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