Hexagone Gay
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Ile-de-france


Les années 20







PARIS DANS LES ANNEES 20. L'entre deux guerre va être à Paris une sorte d'âge d'or pour les homosexuels. Pour la première fois, ils ne sont plus réduits à ne fréquenter que les pissotières ou les bordels à garçons pour se rencontrer. Le Paris Gay des années 20 et 30 va se concentrer à Montmartre. Cafés, bars, restaurants, cabarets, cafés concerts, bals, dancing, cinémas, salons littéraires, music-hall, ce ne sont pas les lieux qui vont manquer, et il y en aura pour tous les publics : prolétaires, bourgeois, aristocrates, intellectuels, voyous, travestis, efféminés, forts des halles...





Lieux






Années 1920
 A PARIS
LES CAFES - BARS - BRASSERIES
- Le Liberty's 

5 Place Blanche (9e)
- La Taverne Liégeoise

rue Pigalle (9e)
- Chez Fysher

21 rue d'Antin (2e)
- Chez Graff

92 boulevard de Clichy (18e)
- Chez ma Cousine 

12 rue Norvins (18e)
- Le Club Liégeois

8e
- Le Sphinx

31 boulevard Edgar-Quinet (14e)
- Chez Tonton

5 rue Norvin (18e)
- La Chaumière

rue Gabrielle (18e)
- Le Clair de Lune

Pigalle (18e)
- Salon de Thé Smith's

rue de Rivoli (1er)
LES BALS - DANCING
- Le Bal du Magic City

13 - 15 rue Cognac Jay (7e)
- Le Bal de la Montagne Sainte Geneviève

46 rue de la Montagne Sainte Geneviève (5e)
- Le Bar des Trois Colonnes

rue de Lappe (11e)
- Le Bal de la Salle Wagram

5 bis rue de Montenotte (17e)
- Le Bousca

rue de Lappe (11e)
- Au Lapin Vengeur

Porte des Lilas (19e)
- Le Yeddo

Montmartre (18e)
LES CABARETS
- Chez Fisher

21 rue d'Antin (2e)
- Le Grand Ecart

7 rue Fromentin (9e)
- La Petite Chaumière

rue Berthe (18e)
- Le Boeuf sur le Toit

28 rue Boissy d'Anglas (8e)
33 rue Boissy d'Anglas (8e)
26 rue Penthièvre (8e)

:: LES BALS ET DANCING.
Initiés à la fin du siècle précédant, les bals du Carnaval à la mi-carême rassemblent à Paris des milliers d'homosexuels de toute la France et même de l'étranger. Le plus réputé de tous, immortalisé par Brassaï, le photographe des lieux interlopes, est sans conteste "le bal du Magic City". Le Magic City est une sorte de parc d'attractions pour adultes, situé rue Cognac Jay. Tout est fait pour le divertissement, attractions foraines, curiosités, spectacles... et l'endroit possède une immense piste de danse avec orchestre. Des bals y sont organisés en permanence mais celui qui sera le phare des nuits homosexuelles sera celui de la mi-Carême lancé en 1922. Une fois par an, les "honteuses" peuvent se joindre aux homosexuels libérés grâce au déguisement qui préserve leur anonymat. Généralement, ce sont les costumes féminins qui sont les plus prisés et certains dépensent des fortunes pour des costumes extravagants de strass, de plumes  et de paillettes. Ils passent des heures pour affiner leur maquillage ou leur coiffure et se transformer l'espace d'un soir en Reine de la Nuit. Durant cette nuit de la mi-carême, le Magic-City accueille des clients qui ne viennent pas le reste de l'année. Cette énorme fête totalement disproportionnée et exubérante va être à l'origine d'un mythe dont les homosexuels parleront encore plusieurs générations plus tard. Dans les années 70, Le Palace à Paris s'en inspirera d'ailleurs pour l'organisation de ses fêtes et soirées délirantes. En dehors du Bal de la mi-carême du Magic City, qui malheureusement n'a lieu qu'une fois par an, les homosexuels parisiens disposent de quelques autres lieux où ils peuvent danser entre eux, à leurs risques et périls car c'est interdit par décret et se faire surprendre par la police, entraine arrestation, prison, amende et fichage. Le bal le plus couru est le "Bal des Lopes" organisé par la Grande Paulette au "Bal de la Montagne Sainte Geneviève", 46 rue de la Montagne Sainte Geneviève. L'endroit est populaire et un peu vulgaire mais les homos s'y amusent bien. Plus populaire et plus vulgaire encore, le Bal Musette du "Bar des Trois Colonnes" rue de Lappe, à la Bastille, attire prostitués, michetons et voyous. Dans le même genre et dans la même rue, "le Bousca" est aussi un petit bar avec accordéon pour homosexuels.
Cet établissement existera jusque dans les années 50. La rue de Lappe est, à cette époque, le rendez-vous du Paris interlope et populaire. Les invertis des milieux ouvriers et modestes s'y retrouvent dans une ambiance musette. Tout le quartier baigne au son de l'accordéon et les "guinches" ne rassemblent pas que les invertis, mais aussi les prostituées, leurs souteneurs, les petits truands et les forces de polices qui y mènent des descentes musclées. Pour les ouvriers et chiffonniers des quartiers nord de Paris, il existera un bal pédéraste à la Porte des Lilas appelé "Au Lapin Vengeur". Le "Bal de la Salle Wagram", plus chic, continuera encore durant les années 20 à avoir sa clientèle d'habitués.


Barbette





:: LES CAFES ET LES BARS.
Les bars homosexuels des années 20 se concentrent essentiellement à Montmartre et à Pigalle. "Le Liberty's" poursuit sa vie et désormais, Bob et Jean y organisent des spectacles de travestis. Les vedettes de l'établissement seront Brancato et Charpini à partir de 1929. C'est le travestissement, toujours interdit mais maintenant toléré, qui va se développer dans les bars interlopes de la capitale. Monsieur Tagada va ouvrir un petit cabaret où les travestis pourront danser entre eux, rue Berthe à Montmartre : "La Petite Chaumière". L'endroit abritera aussi des prostitués des 3 sexes. "Chez Fysher" rue d'Antin attire de plus en plus les lesbiennes. La vedette qui y tiendra l'affiche jusqu'en 1927 est Gaby Montbreuse, plantureuse chanteuse rousse dont le plus grand succès est "tu m'a possédée par surprise". De nombreuses vedettes se succèderont aussi chez Fisher : Yvonne Georges, Damia, Marie Dubas, Arletty, Lucienne Boyer, Lys Gauty, Gaby Basset. Une grande et ancienne brasserie de la Place Blanche, "Chez Graff", va devenir au cours des années 20, le lieu de rendez-vous du monde de la nuit de Pigalle mais aussi des homosexuels de tous poils : lesbiennes, pédérastes, travestis, prostitués vont côtoyer les commerçants du quartier, les proxénètes, les artistes dans un joyeux mélange félinien avant la lettre. Le quartier Montmartre abritera aussi de nombreux petits bars homos moins célèbres que les précédents : "Tonton", rue Norvin, "le Yeddo", petit dancing, "le Clair de Lune", "l'Adonis Bar", "La Chaumière", rue Gabrielle, "Chez ma Cousine", rue Lepic, "La Taverne Liégeoise", rue Pigalle... Enfin les homosexuels chics et distingués auront aussi leurs lieux de prédilection dans les années 20 et pour plusieurs décennies : "Le B½uf sur le Toit" est ouvert au 28 rue Boissy d'Anglas par Louis Moyses et sous le patronage de Jean Cocteau. Ce bar-dancing mondain pas exclusivement homosexuel à ses débuts, le deviendra de plus en plus. Tout le Paris artistique et littéraire s'y retrouve. L'endroit changera plusieurs fois d'adresse et existera toujours 80 ans plus tard même si son orientation homosexuelle disparaitra après la guerre. Une autre boite chic accueillera les homosexuels de bonne famille près de l'Etoile : "le Club Liégeois."
S'il est encore mal vu pour une femme de fréquenter des établissements qui vendent de l'alcool, sauf évidemment les prostituées et entraîneuses dans les cabarets et les bordels hétérosexuels, lieux d'amours saphiques au service du voyeurisme masculin, les femmes commencent à fréquenter quelques lieux qui leur sont réservés exclusivement. "Le Sphinx" est bien un bar lesbien mais les femmes libérées et instruites de la bourgeoisie se retrouvent plutôt dans des salons littéraires comme celui ouvert en 1910, rue Jacob, par Nathalie Barney. Dans les années 20, c'est le "Salon de Thé Smith's", rue de Rivoli, qui aura leurs faveurs. C'est bien les services qu'elles ont rendus à la patrie durant la guerre en remplaçant les hommes dans les usines qui leur permet désormais d'obtenir un semblant de liberté par rapport au sexe fort encore très dominateur.

:: LES LIEUX EXTERIEURS.
Pas de changement dans la géographie des lieux de drague extérieurs. Les valeurs sûres du début du siècle restent les même : pissotières, parcs, gare continuent à offrir des rencontres furtives et anonymes (cf lieux de dragues parisiens des décennies précédentes.) La prostitution sur le trottoir reste concentrée sur la place Pigalle, sur le boulevard Rochechouard. Tuileries, Jardins du Trocadéro, Champs de Mars continuent d'attirer les promeneurs. Le Palais Royal est définitivement en perte de vitesse. 



Chez Fisher Chez Graff
Le Boeuf sur le Toit Magic City





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Sources


RESSOURCES EXTERNES ET REMERCIEMENTS
- Didier ERIBON, Dictionnaire des Cultures Gays et Lesbiennes, Larousse, 2003
- Florence TAMAGNE, Revue d'Histoire moderne et contemporaine, Ecrire l'histoire des homosexualités en Europe : XIXe - XXe siècles. tome 4, Editions Belin,  2006
- Jean-Louis CHARDANS, British group of sexological research, History and antology of homosexuality, histoire et anthologie de l'homosexualité, Centre d'Etudes et de Documentations Pédagogiques Paris, 1970
- Pierre DELCOURT, Le Vice à Paris, Edition A. Piaget, Paris 1887.
- Iconographie : Collection privée de Cartes Postales.
- Remerciements à Eric pour ses précisions sur les adresses parisiennes.




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