Hexagone Gay





les Années 40



Evenements

Les années 40
 EVENEMENTS EN FRANCE
1940
- 10 mai 1940

Début de l'invasion de la France
- 14 juin 1940

Les allemands occupent Paris
- 22 juin 1940

Signature de l'armistice
1942
- 6 août 1942

La loi n° 744, article 134, fixe la majorité sexuelle à 15 ans au lieu de 13 ans pour les relations hétérosexuelles. Pour la première fois, les relations homosexuelles sont discriminées puisqu'elles passent de 13 ans à 21 ans.
1944
- 6 juin 1944

Débarquement allié en Normandie 
- 25 août 1944

Libération de Paris
- 1944

Roger Peyreffite publie "Les amitiés particulières"
1945
- 7 mai 1945

Reddition de l'Allemagne
- 8 février 1945

Ordonnance qui transforme l'article 334 de Vichy en article 331-2 du Code Pénal.
1948
- 10 décembre 1948

58 Etats signent à Paris la "Déclaration Universelle des Droits de l'Homme".
- 1948

Premier rapport publié aux USA sur la sexualité. Le rapport Kinsey dénombre que 10 % de la population mondiale serait homosexuelle.
1949
- février 1949

Une ordonnance préfectorale interdit à nouveau la danse entre hommes à Paris.
- 16 juillet 1949

Loi sur les publications destinées à la jeunesse qui limite très sensiblement les publications qui diffusent des articles favorables à l'homosexualité.

:: LES HOMOSEXUELS SOUS L'OCCUPATION.
Entre les silences de l'histoire, les mensonges entretenus par une société bien pensante toujours prompt à accuser les homosexuels de tous ses maux, la période d'occupation nazie a d'abord été perçue comme une période de prospérité pour l'homosexualité mondaine et les tribunaux de la libération ont vu défiler de nombreux artistes et intellectuels homosexuels accusés de collaboration. Ce n'est qu'à la fin des années 90, avec une meilleure acceptation de l'homosexualité par la société, qu'une vérité toute autre a commencé à émerger sur la situation des homosexuels sous l'occupation. Après 60 ans de chape de plomb, l'ouverture des archives et le lent travail des historiens ont fini par révéler à une société qui n'avait jamais voulu l'entendre, que les homosexuels avaient, avant tout, été des victimes et que la déportation pour homosexualité était bien une réalité en Europe
.

ARRESTATIONS ET DEPORTATIONS.
Lire, sur ce sujet, le chapitre qu'Hexagone Gay consacre à la déportation des homosexuels en Europe et en France et dont les informations continuent à évoluer en fonction des récentes découvertes des historiens et de l'ouverture progressive  des archives.
> La déportation pour motif d'homosexualité.

HOMOSEXUALITE ET COLLABORATION.
Au delà des véritables collaborateurs, la plupart des artistes et écrivains homosexuels feront l'objet de dénonciations diverses à la Libération et passeront devant les tribunaux d'épuration qui se délecteront de pouvoir les humilier avec force détails sur leur vie privée. La majorité d'entre eux en sortiront blanchis, quelques uns interdits de scène ou mis à l'index, mais il n'en faudra pas plus pour que l'amalgame "homosexuel = collaborateur" soit le seul que l'opinion publique veuille bien entendre. L'attitude envers les femmes tondues de la libération relève d'ailleurs du même réflexe qui canalise toutes les aigreurs ou refoulements collectifs sur les plus faibles qui paieront de leur personne au nom des turpitudes d'une société qui avait de bonnes raisons de se sentir complice des crimes qu'elle avait cautionnés par son allégeance. A l'arrivée des allemands à Paris, les homosexuels, qui bénéficiaient de nombreux bars et cabarets dans la capitale, ont imaginé un moment que l'ordre moral imposé par les nazis à Berlin, avec la fermeture de tous les établissements et la déportation des homosexuels, allait se produire à Paris. Certains bars ont eu la prudence de fermer leurs portes, d'autres se sont peu à peu réouverts, sans aucune réaction de l'occupant. (cf années 40 à Paris) Très rapidement, les cabarets tenus par des homosexuels ont repris leur activité, les artistes homosexuels, hommes et femmes, ont pu poursuivre leur carrière sans être inquiétés. Les petits bars homos de Montmartre ont retrouvé leur clientèle, les lieux de rencontre, comme les vespasiennes, ont repris leur activité avec la fréquentation de nombreux militaires allemands alors que les officiers ont honoré de leur présence les cabarets comme celui de Suzy Solidor. Contrairement à la communauté juive qui a souffert très vite de tous les tourments qu'on connait, en zone occupée, les homos n'ont pas été inquiétés par les allemands en raison de leur orientation sexuelle, même si elle pouvait devenir vite une circonstance aggravante dans le cas d'un délit (prostitution, drogue, pédophilie, outrage à la pudeur...). Dans ce contexte, on aurait pu estimer que le pourcentage de collaborateurs zélés ne soit pas plus élevé chez les homosexuels que dans les autres couches de la population française. Ce qui était probablement le cas si le milieu artistique et intellectuel parisien, dont les homosexuels constituaient l'ossature, n'avait pas focalisé, à la Libération, les foudres des tribunaux d'épuration en raison de sa connivence avec l'occupant. Dans la plupart des cas, la connivence consistait simplement à poursuivre son métier sans ce soucier de la nature de son public même si le vert de gris de l'uniforme allemand y était dominant. La fascination que certains homosexuels pouvaient éprouver pour le culte de la virilité, de la force, de la jeunesse ou le fétichisme de l'uniforme, du cuir, de la domination ont souvent constitué une ambiguïté dans la relation entre le nazisme et l'homosexualité. Mais c'est certainement l'homosexualité de certaines grandes figures de la collaboration qui a très vite entrainé l'amalgame "homosexuel = collabo".



Les écrivains ouvertement collaborateurs.
Robert Brasillach, écrivain et rédacteur en chef de "Je suis Partout", hebdomadaire collaborassionniste et antisémite, sera fusillé à la Libération pour "intelligence avec l'ennemi". Son homosexualité sera évoquée à plusieurs reprises durant son procès, comme si elle pouvait être responsable de son comportement. Il faut rappeler que s'il était homosexuel, il refoulait ce penchant par une homophobie violente, accusant les efféminés d'avoir accéléré la décadence de la France. Le romancier Abel Bonnard, surnommé par ses détracteurs "la Gestapette" ou "la belle Bonnard" en raison de son homosexualité connue, est nommé Ministre de l'Education Nationale et de la jeunesse par Pétain. Il sera, à ce titre, un des signataires de l'article 334 qui discrimine les homosexuels. Il est condamné à mort par contumace le 4 juillet 1945 et ne doit sa survie qu'à sa fuite en Espagne. Le journal l'Humanité du 3 juillet 1945 dénoncera dans un article "le ministre de Vichy, chargé de la régénération de la jeunesse française, en sa qualité de pédéraste bien connu". Là aussi, l'homosexualité semble intimement liée à la collaboration dans l'esprit de la presse de la Libération. 
Abel Hermant, autre écrivain homosexuel, fut lui aussi condamné à perpétuité pour collaboration en 1945, exclu de l'Académie Française puis gracié et libéré en 1948. Tous ont été indiscutablement collaborateurs et homosexuels, mais ont-il été collaborateurs parce que homosexuels ? C'est ce que les tribunaux et les journaux de la Libération vont tenter d'accréditer sans jamais en faire la démonstration objective.  


Autres personnalités homosexuelles et collaborant avec le régime nazi.
En dehors des écrivains, dont les écrits durant l'occupation, furent des preuves irréfutables de leurs sentiments pro-nazi, d'autres personnalités homosexuelles célèbres furent des collaborateurs sans équivoque. Parmi elles, la sportive Violette Morris, lesbienne ouvertement déclarée. Licenciée en athlétisme (lancé du poids du javelot et du disque), elle pratique aussi le foot, le watter-polo, la boxe, le cyclisme, la moto, la course automobile et l'aviation.... sans oublier l'équitation, l'haltérophilie, le tennis, mais aussi l'espionnage pour le compte des nazis et la torture à l'encontre des résistants arrêtés par la gestapo. Violette Morris sera fusillée par les maquisards du groupe Surcouf en avril 1944.
Marcel Bucard, chef d'un parti d'extrême droite, le parti Franciste, et allié sans ambigüité des nazis, sera condamné à mort et fusillé à la Libération. Malgré sa vie de famille avec une femme et des enfants, on découvrira sa double vie. Il sera fait allusion à son homosexualité durant son procès et la presse communiste se déchainera contre lui en l'appellant "la Grande Marcelle".


Homosexuels accusés de Collaboration à la Libération.
Si les personnalités citées ci-dessus étaient des collaborateurs incontestables, le défoulement collectif de la Libération va entrainer dans la tourmente beaucoup d'artistes et d'intellectuels dont l'homosexuailté sera surtout la principale cause de la haine qui va se déchainer contre eux. L'écrivain Marcel Jouhandeau, dont on retrouvera un écrit antisémite et qui l'était d'ailleurs, sera accusé de collaboration car coupable de s'être rendu en Allemagne en 1941  lors d'un voyage officiel d'écrivains français. Il sera accusé de collaboration mais blanchi. Henry de Montherlant, dont les pièces connaissent le succès au théâtre durant l'occupation, sera, lui-aussi, inquiété sans preuve et l'étiquette d'écrivain collabo restera attachée à son nom très longtemps. Jean Cocteau sera également quelque temps inquiété, en raison de son amitié avec le sculpteur du Reich Arno Brecker, relation qui n'avait rien d'idéologique. Colette sera accusée d'avoir poursuivi son activité artistique  durant l'occupation mais sera, elle aussi, blanchie. Du coté des artistes, on va trainer Charles Trénet devant un tribunal pour collaboration mais il sera vite innocenté. Les nazis lui avaient d'ailleurs posé quelques problèmes durant la guerre lorsqu'on le soupçonna un temps d'être juif, ne pouvant pas l'arrêter pour homosexualité. La chanteuse lesbienne Suzy Solidor sera condamnée à l'indignité nationale et interdite de scène durant un an. Son crime : avoir gardé ouvert son cabaret qui accueillait une clientèle d'officiers allemands et avoir chanté pour la radio collabo Radio Paris. Serge Lifar, maître de ballet de l'Opéra de Paris avait eu la maladresse de faire visiter l'Opéra à Goebbels et d'avoir accepté un voyage à Berlin en 1942. Il avait aussi profité de ses relations avec des dignitaires allemands pour faire libérer quelques danseurs juifs des camps de concentration. A la Libération, tout en faisant des allusions à son homosexualité, le tribunal  l'écartera de l'Opéra de Paris, il sera interdit de scène en France et condamné à un exil à... Monte-Carlo. Le Parti Communiste Français, à cette époque, mène une guerre sans merci aux intellectuels homosexuels. Pour les communistes, persécutés durant la guerre, l'homosexualité est une perversion fasciste, donc tous les homosexuels sont forcément des collabos et la presse communiste va se déchaîner contre eux. Marcel Bucard, cité plus haut, en a fait les frais. 










HOMOSEXUALITE ET RESISTANCE.
Daniel CordierSi l'histoire a retenu l'homosexualité de quelques grands collabos, elle a totalement oublié celle de grands résistants. Là aussi, on pourrait avoir le réflexe de considérer qu'ils ont été résistants parce que homosexuels, au delà des régions où ils étaient traqués et donc jetés de force dans la clandestinité. En effet, l'absence de charges de familles, l'habitude d'une certaine clandestinité de tous les jours et d'une double vie auraient pu apporter des prédispositions pour la résistance. Il ne faut pas exclure que cela a été probablement le cas pour certains. Mais admettons que l'on pouvait être aussi résistant et  homosexuel sans qu'il y ait de lien de cause à effet.  Jean Moulin, délégué du Général de Gaulle en France durant l'occupation, fondateur et dirigeant du Conseil National de la Résistance, sera arrêté par la Gestapo et mourra en juillet 1943, durant son transfert en Allemagne des suites de la torture. L'homosexualité de Jean Moulin a souvent été sous-entendue, parfois par ceux qui souhaitaient nuire à sa mémoire, mais elle n'a jamais été prouvée. Son secrétaire et plus proche collaborateur, Daniel Cordier, autre résistant, qui écrira plusieurs biographies de Jean Moulin dont "Ilias Caracalla", se refusera toujours à accréditer la thèse de l'homosexualité de Jean Moulin, tout en déclarant clairement la sienne en 2009. Que Jean Moulin soit ou non homosexuel relève de sa vie intime et n'a probablement eut aucune incidence sur son engagement. L'histoire n'a à retenir que son action majeure dans l'unification de la résistance française. Les voix officielles de la Libération s'efforceront toujours de nier la présence d'homosexuels dans la Résistance, image peu conforme à l'idée que la France doit avoir de ses héros. Certains résistants dont l'homosexualité notoire ne posera aucun problème durant la guerre, car ils seront jugés sur leur action et sur leur efficacité et non sur leurs m½urs, vont faire l'objet de railleries ou de discrédit à la Libération lorsque leur homosexualité redeviendra une cause de problèmes. Pascal Copeau, responsable du groupe de résistance "Libération Sud", membre exécutif des "Mouvements Unis de la Résistance" et un des co-fondateurs du Conseil National de la Résistance, va entamer une carrière politique à la Libération. Son homosexualité, qui n'avait jamais été une entrave à son action de Résistant, va être l'objet en 1946 de cabales et de rumeurs homophobes qui vont l'obliger à renoncer à une carrière politique. Il sera néanmoins un grand journaliste. D'autres, qui auront aussi des rôles importants dans la Résistance, vont tomber dans l'oubli dès la guerre terminée. Les artistes Claude Cahun et sa compagne Suzanne Malherbe, qui seront des figures actives de la résistance sur l'Ile de Jersey, seront arrêtées par la Gestapo en 1944 et libérée juste avant leur exécution en même temps que l'Ile. 

Autre femme homosexuelle, Rose Valland va sauver au Jeu de Paume une grande partie du Patrimoine artistique français pillé par les allemands. Les livres d'histoire ignoreront son nom et elle n'aura jamais un hommage à la hauteur du risque qu'elle a pris pour sauver de la dispersion la richesse artistique de notre pays. Qui se souvient aussi du journaliste Roger Stéphane, qui participa au lancement du journal Combat, organe de la Résistance, plusieurs fois arrêté et évadé, participant à la Libération de Paris et combattant dans la brigade Alsace-Lorraine ? Il sera co fondateur de l'Observateur en 1950 et par la suite un militant gay actif. Pierre Herbart, proche d'André Gide et auteur de romans, va entrer dans la Résistance dès 1940 sous le nom de Général Le Vigan. Ils organisera de nombreuses missions dont la préparation de la Libération de Rennes en 1944. Jean-Louis Bory, écrivain et un des plus importants militants de la cause homosexuelle dans les années 60 et 70, est durant l'occupation, Résistant du Maquis de la Forêt d'Orléans.
Mais la résistance, si elle pouvait être combattante et organisée, pouvait être aussi caractérisée par des petits actes individuels et quotidiens qui n'avaient pas nécessairement des conséquences importantes mais qui exposaient aussi leurs auteurs à des risques d'arrestation, d'emprisonnement ou de déportation. Les zazous en seront un exemple. Jean Marais, déjà connu, et amant de Cocteau, n'hésita pas à giffler en public, en 1941, Alain Lambreaux, crtique de théâtre collaborationniste qui avait fait allusion aux moeurs de Cocteau. Ce geste aurait pu avoir des conséquences dramatiques. 


:: LES VALEURS DU REGIME DE VICHY.
La nouvelle devise de la France est "Travaille - Famille - Patrie". La défaite de 1940 est attribuée au relâchement des m½urs de l'avant guerre. Pour rétablir l'ordre moral le Maréchal Pétain va tout mettre en ½uvre pour revaloriser la famille, seule structure capable pour la France de surmonter son malheur. Derrière la Famille, c'est aussi la natalité qu'il faut relancer. Il va de soit que le mode de vie des homosexuels est en contradiction totale avec ces valeurs. Les premières mesures prises par le gouvernement seront de renforcer la cellule familiale. Pétain déclarera lui-même que le droit des familles l'emporte sur les droits de l'Etat et de l'individu. Le droit au divorce va être plus restrictif. Les couples n'auront plus le droit de divorcer durant les 3 premières années de mariage. L'avortement est sévèrement réprimé. Des campagnes de propagande vont être menées pour glorifier le rôle de la mère de famille, qui va désormais avoir sa fête annuelle. Dès le plus jeune âge, on apprend aux enfants à respecter les rôles liés à leur sexe. Les petites filles doivent jouer à la poupée et apprendre leur futur métier de mère, les jeunes garçons doivent apprendre la vie en collectivité en s'inscrivant des des groupes de jeunes, sortes d'organisations para-militaires, qui vont les préparer à la défense de leur patrie. Ainsi les rôles de chaque sexe sont bien définis. Les femmes à la maison pour élever les enfants et s'occuper du foyer, les hommes à la guerre ou à l'usine. Cette politique nataliste portera ses fruits avec le baby-boom de l'après-guerre.


Affiches de propagande de Vichy


:: LES ZAZOUS.
Le courant des zazous, né peu avant l'occupation va, durant l'occupation, devenir plus qu'une mode. Il va être l'expression de rejet du nazisme, de la collaboration, de la morale vichyssoise, un mouvement de révolte par inertie. Sa musique de prédilection est le jazz et en particulier le swing, genre musical qualifié par les nazis de dégénéré, puisque d'origine noire américaine.
Certains chanteurs français (Johnny Hess, Charles Trénet, Jean Sablon, le duo Pills et Tabet...) vont s'imprégner du swing et porter le courant zazou sur la scène. La tenue vestimentaire des zazous fait aussi dans la provocation. ZazousOutre son éternel parapluie fermé à la main, le zazou porte le cheveux long et huilé alors que la coupe en brosse ou le cheveux ras font partie des codes de la virilité de l'époque. Les vêtements anglais ou américains amples, colorés et à carreaux sont également une offense au rigorisme vestimentaire masculin dont la moindre fantaisie est synonyme d'efféminissement. Les femmes aussi auront leur codes vestimentaires, jupes à carreaux, vestes cintrées... Alors que la danse est interdite par l'occupant, les zazous organisent des "surprises parties" et des soirées dansantes clandestines dans des caves, premiers prémices du clubbing encore pas inventé. Alors que la morale de Vichy glorifie le travail, l'ordre, la famille, le zazou traîne avec ses copains à la terrasse des cafés, parle de la politique avec sarcasme et ironie. Il est amateur de cinéma et de distractions frivoles. En résumé, l'esprit de contradiction vécu et exprimé devient une sorte de résistance passive. Certains en franchiront même les limites notamment lorsque le port de l'étoile jaune sera imposé par les nazis à tous les juifs. zazouCertains zazous parisiens, pour exprimer leur désaccord, vont s'afficher par provocation avec une étoile jaune marquée "zazou". Des arrestations et des envois au camp de Drancy vont vite mettre fin à cette provocation, même si ces jeunes finiront par être libérés. La contestation sera plus mesurée et calculée afin de ne pas franchir la ligne jaune. Le courant zazous aura évidemment beaucoup de succès chez les jeunes homosexuels, prédestinés par nature à se singulariser, à se sentir en dehors des normes et à préférer une certaine exubérance vestimentaire. Pierre Seel, déporté homosexuel, et jeune zazou en 1940, témoignera de la connivence "zazous-homosexuels" puisque même en région, ils fréquentent les même lieux, comme "le Moll" à Mulhouse. Ce mode d'expression sera une forme d'exutoire pour les jeunes homosexuels dans une société rigoriste et "aseptisée". Les mouvements d'extrême droite, et en particulier "la Jeunesse Populaire Française" de Doriot, ne vont pas s'y tromper. La chasse aux homosexuels dans les vespasiennes va se doubler d'une chasse aux zazous à Saint Germain des Prés et beaucoup vont être passés à tabac et tondus dans la rue par des jeunes de leur âge. Les zazous, avec leur contestation des codes de la masculinité, leur dandysme, leur esprit de dérision, vont focaliser de plus en plus la haine des jeunes fascistes. Face à une répression plus violente, à l'extension du STO (Service du Travail Obligatoire) en Allemagne, ce courant va davantage se clandestiniser. Beaucoup d'entre eux vont participer aux mouvements de libération de la France et de Paris en particulier. Mais, à la Libération, même si les violences ne sont plus de même nature, ils feront toujours l'objet d'un rejet et resteront suspects d'une attitude un peu trop frivole pour mériter le respect.  Le courant zazou donnera naissance aux existentialistes des années 50 dont le centre de gravité sera Saint Germain des Prés, le futur quartier homo de l'après-guerre. La contestation de la jeunesse pourra s'y exprimer avec moins de retenue et de danger même si certains collabos et maréchalistes devenus préfets de Police, comme Maurice Papon à Paris, continueront à représenter une menace pour tout mouvement contestataire, surtout non violent.


Les zazous



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> Roman historique :
Les ondes de la tourmente
cliquer pour écouter les extraits Montée du nazisme et déportation homosexuelle sont une des trames historiques de ce roman.







En savoir Plus


RESSOURCES EXTERIEURES
Les années 40
:: Sources : :: Sites internet :
- Didier Eribon, Dictionnaire des Cultures Gays et Lesbiennes, Larousse, 2003
- Collectif, Dictionnaire de l'Homophobie, Puf, 2003
-
Jean Le Bitoux, Les oubliés de la mémoire, éd. Hachette Littérature (05/2002)
- Pierre Seel, Moi, Pierre Seel, déporté homosexuel, éd. Calmann-Levy (1994)
- Hervé Joseph Lebrun, De Pierre et de Seel, Paris.
-
Lutz van Dijk, La déportation des homosexuels, onze témoignages 1933-1945, éd. H&O (2000)
-  Les triangles roses ou la mémoire interdite, Brochure éditée par l'association "Les Flamands Roses", Lille
-
Jean BOISSON, Le Triangle Rose, éd. Robert Laffont (1988)
-
Heinz Heger, Les hommes au triangle rose, journal d'un déporté homosexuel, éd. Personna (1981)
-
R. Plant, The pink Triangle, The nazi war against Homosexuals, New-York Henry Holt and Co
-
M. Pollack, L'expérience concentrationnaire, essai sur le maintien de l'identité sociale, Paris Métaillé, 1990
- Daniel Cordier, Alias Caracalla, Mémoires 1940-1943, Galimard, Paris, 2009
- Jacques Girard, Le Mouvement homosexuel en France, 1945-1981, Syros, 1981.
- Scott Gunther, The Elastic Closet:  A History of Homosexualitiy in France - Palgrave, Janvier 2009
- Mickaël Bertrand, La déportation pour motif d'homosexualité en France - Mémoire active, 2010
- Triangle Rose : article de wikipedia.
- Triangles roses, la persécution des homosexuels sous le régime nazi : Site français sur la déportation des homosexuels.
-Museo Virtuale delle Intolleranze et degli Stermini : site italien consacré entre autres à la déportation des communistes, des tsiganes, des homosexuels...
- Die Männer mit dem Rosa Winkel : site allemand sur les hommes au trriangle rose dans les camps de concentration.
- Devoir de mémoire : http://www.devoiretmemoire.org/
- Fondation pour la Mémoire de la Déportation : http://www.bddm.org



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