Hexagone Gay





les Annnées 70





Les Evenements

Années 70
LES EVENEMENTS
1970
- 18 mars 1970

L'émission d'Europe 1 "Campus" présentée par Michel Lancelot est consacrée à l'homosexualité. Y participent André Baudry, Jean-Louis Bory, Roger Peyrefitte, Daniel Guérin.
- août 1970

Création du MLF (Mouvement de Libération de la Femme)
1971 
- 10 mars 1971

Création du FHAR (Front Homosexuel d'Action Révolutionnaire) à l'occasion d'une émission de Ménie Grégoire sur "l'homosexualité ce douloureux problème"
- 23 avril 1971

Le numéro 12 de la revue "Tout" consacre 4 pages au FHAR.
- 1er mai 1971

Les militants du FHAR s'invitent au traditionnel défilé du 1er mai à Paris.
- 16 juillet 1971

Le Conseil Constitutionnel donne raison à Sartre qui avait été inculpé pour outrage aux bonnes m½urs en raison du numéro spécial de la revue "Tout !" sur l'homosexualité.
- été 1971

Lancement des "Gouines Rouges".
- 20 novembre 1971

Le FHAR se joint à la première manifestation publique du MLF place de la République à Paris.
1972
- 10 janvier 1972

L'écrivain Guy Hocquenghem révèle son homosexualité dans un article du Nouvel Observateur.
- 28 janvier 1972

Première réunion du mouvement "Christianisme et Homophilie" futur "David et Jonathan".
- 13 mai 1972

Première apparition publique des "Gouines Rouges" lors d'une conférence féministe à la Mutuailité à Paris.
- 21 septembre 1971

Suicide de l'écrivain Henri de Montherlant.
1973
- mars 1973

Numéro spécial de la revue Recherches intitulé "3 milliards de pervers".
- 1er - 3 novembre 1973

Premier Congrés International patronné par Arcadie à Paris : "L'Homophilie à visage découvert".
- 29 novembre 1973

Emission médicale consacrée à l'homosexualité sur TF1. Elle sera peu suivie.
- 18 décembre 1973

Le journal Libération publie sa première petite annonce homo.
1974
- février 1974

Le FHAR disparaît.
- 19 mai 1974

Valery Giscard d'Estaing est élu Président de la République.
- juin 1974

D'anciens militants du FHAR et d'Arcadie créent le GLH (Groupe de Libération Homosexuelle)
- 5 juillet 1974

La majorité civile passe de 21 à 18 ans. La première conséquence est que la majorité sexuelle pour les relations homos passe automatiquement de 21 ans à 18 ans. Pour les relations hétéros, la majorité sexuelle reste à 15 ans.
1975 
- 21 janvier 1975 

Premiers Dossiers de l'Ecran consacrés à l'homosexualité. Projection du film "Les amitiés particulières". Débat avec Jean-Louis Bory, Roger Peyreffite, André Baudry, Yves Navarre, Xavier Thévenot (prêtre),  le docteur Liberman (Neuro-psy), Paul Mirguet (ancien député) et le professeur Klotz (endocrinologue). 19 millions de télespectateurs.
- 28 mai 1975

Pour la première fois, la revue Arcadie est autorisée à l'affichage par le ministre de l'Intérieur Michel Poniatowski qui abroge l'arrêté de mai 1954.
- 16 juin 1975

Le Club Arcadie s'exprime lors d'une Tribune libre sur FR3.
- 22-23 novembre 1975

Premier Congrès décentralisé d'Arcadie à Marseille sous la Présidence de Catherine Valabregue : "Etre homophile en France en 1975".
- décembre 1975

Un arrêt de la Cour de Cassation empêche le changement d'Etat Civil.
1976
- 26 janvier 1976

Occupation du studio 101 de la Maison de la Radio par le GLH lors d'une émission de "sexologie".
- 6 avril 1976

Emission sur France-Culture sur le droit d'être homosexuel avec André Baudry et le pasteur Dumas.
- août 1976 

Première annonce "Chéri(e)" parue dans Libération.
- 8 octobre 1976

Création du  CCL (Centre du Christ Libérateur) par le pasteur Joseph Doucé.
1977
- mars 1977

Une liste homosexuelle se présente aux municipale d'Aix-en-Provence
- 20 - 26 avril 1977

Premier festival du film homosexuel organisé à Paris par le GLH au cinéma Olympic de Frédéric Mitterrand.
- 22 - 23 mai 1977

Deuxième Congrès décentralisé d'Arcadie à Metz : "Homophilie et Bonheur".
- 25 juin 1977

Première manifestation d'homosexuels dans la rue à Paris, à l'initiative des lesbiennes du MLF.
1978
27 janvier 1978

Second Festival du Film homosexuel au cinéma "La Pagode" à Paris, entre censure policière et agression d'extrême droite.
- février 1978

Le ministre de l'intérieur interdit les revues gay vendues en kiosque : Gaie Presse, In, Andros, Dialogues Homophiles...
- 1er mars 1978

Inauguration du Palace à Paris
- 24 - 27 mai 1979

Congrès des 25 ans d'Arcadie au Palais des Congrès de la Porte Maillot à Paris : 900 participants de toute la France applaudissent André Baudry.
- 1978

Premier jugement du Tribunal de Saint Etienne qui reconnait la légalité du changement d'Etat Civil d'une personne transsexuelle.
1979
- 1er avril 1979

Premier numéro du journal Gai Pied lancé par Jean Le Bitoux.
- 30 avril 1979

2500 gais font la fête au Bataclan à l'initiative du nouveau journal Gai Pied.
- 11 juin 1979

Suicide de l'écrivain homosexuel Jean-Louis Bory
- 23-28 juillet 1979

Première Université d'Eté Homosexuelle à Marseille. Le CUARH, Comité d'Urgence Anti-Répression Homosexuelle est créé à cette occasion.
- 15 décembre 1979

La Pasteur Doucé, du CCL, célèbre pour la première fois en France, une "Union d'Amitié Homosexuelle".

:: LES PREMIERS PAS DE LA LIBERATION DES M¼URS EN FRANCE.

LA LEGISLATION.
Après une décennies des années 60 qui n'avait vu aucune avancée, mais plutôt un recul pour les homos d'un point de vue législatif, les années 70 vont voir s'entrouvrir quelques espoirs. La génération du baby-boom a maintenant 20 ans et la France redevient peu à peu un pays jeune. Sa jeunesse ne veut plus être étouffée par les codes et conventions de la génération précédente et si les m½urs évoluent lentement, les hommes politiques et les dirigeants du pays vont avoir un peu de retard sur cette évolution. Néanmoins, après De Gaulle et Pompidou, pour la première fois, un Président jeune arrive au pouvoir. Valéry Giscard d'Estaing n'a que 48 ans quand il devient Président en 1974 et ses premières mesures vont aller dans le sens d'un meilleur respect des libertés individuelles. Il va autoriser le divorce par consentement mutuel, légaliser l'IVG, créer un Secrétariat d'Etat à la Condition Féminine et abaisser l'âge de la majorité de 21 ans à 18 ans.
C'est cette dernière mesure qui sera la seule avancée positive pour les homosexuels durant les années 70, car elle va permettre l'abaissement de l'âge de la majorité sexuelle pour les relations homos. En fait, Valéry Giscard d'Estaing souhaite abaisser la majorité civile pour tout le monde de 21 ans à 18 ans. Concernant la majorité sexuelle, elle était encore fixée à 21 ans pour les relations homos et à 15 ans pour les relations hétéros. Par un effet de "ratissage", il n'était donc plus possible de maintenir une majorité sexuelle à 21 ans alors que la majorité civile passait à 18 ans. Les homos vont donc indirectement bénéficier de cette nouvelle loi qui reste néanmoins toujours discriminatoire puisque la relation hétérosexuelle est toujours autorisée à 15 ans.
En 1978, la gauche, et en particulier le sénateur Henri Caillavet, dépose une proposition de loi pour supprimer l'alinéa 2 de l'article 330 (outrage public à la pudeur) et l'alinéa 3 de l'article 331 (attentat à la pudeur) qui instaurent toujours une différence de traitement entre homosexuels et hétérosexuels. La loi réformant la répression du viol va modifier ces articles en 1980 mais un amendement déposé par le député de droite Jean Foyer va maintenir les discriminations envers les homosexuels.

LA REVOLUTION HOMOSEXUELLE.
Si mai 68 est resté une date symbole du tournant de la société et de la libération des m½urs, les homosexuels n'ont sont pas les premiers bénéficiaires. Quelques tentatives d'un "Comité d'Action Pédéraste Révolutionnaire" (CAPR) au sein de la fac de la Sorbonne resteront sans écoute et sans suite. Ses affiches seront immédiatement déchirées par les étudiants. Mais peu à peu le débat s'oriente vers les questions sexuelles.

LES MARCHES HOMOSEXUELLES DES ANNEES 70.
C'est dès 1970 qu'a lieu la première gay pride de New-York, pour le premier anniversaire des événements de Stonewall. En France les homosexuels vont descendre dans la rue à partir de 1971, dans un premier temps en se joignant aux défilés syndicaux du 1er mai.
Le 1er mai 1971 à Paris, 500 homosexuels se joignent pour la première fois au défilé de la fête du travail, au coté du MLF (Mouvement de Libération de la Femme). Le Fhar participera dès lors à tous les défilés du 1er mai et le GLH prendra sa succession à partir de 1975 et cela jusqu'en 1979.

- 25 juin 1977 : Première marche autonome des homosexuels en France.
A l'initiative de lesbiennes du MLF, une première marche homosexuelle est organisée à Paris de la Place de la République à la Place des Fêtes à Belleville derrière une banderole : "Phallocratie, moralité, virilité, y’en a marre". Les femmes seront majoritaires dans cette marche qui rassemble environ 400 personnes, même si les garçons du GLH y participent aussi. On peut considérer que cette première marche autonome d'homosexuels est la première Gay Pride parisienne et française, même si le mot n'est pas employé et que la référence au Christopher Street Day américain n'est pas mentionnée. Il n'y aura pas de marche spécifique en 1978, en dehors de la participation au défilé du 1er mai. En 1979, la deuxième marche homosexuelle de Paris est initiée par le GLH. 800 personnes défilent sous la banderole de tête :""Pédés, Lesbiennes, prenons la rue et vivons nos amours".
Pour plus de détails sur les marches parisiennes des années 70 : (cf : Histoire des gay prides).





Fhar10 mars 1971 : Création du FHAR (Front Homosexuel d'Action Révolutionnaire).
C'est à l'occasion d'une émission radio sur RTL, intitulée par l'animatrice Ménie Grégoire "l'Homosexualité ce douloureux problème", que va se constituer en France le premier groupe homosexuel révolutionnaire, le FHAR. L'émission se déroule en direct de la salle Pleyel et les intervenants sont un psychanalyste, un curé, un journaliste et André Baudry, le Président du Club Arcadie.
Le psychanalyste reprend des idées éculées sur l'homosexualité héritées des positions de Freud considérant l'homosexualité comme une sexualité immature, une maladie dont on peut guérir.
ToutLa salle intervient bruyamment à chaque parole blessante et en particulier lorsque Mennie Grégoire expose sa position personnelle, mais lorsque André Baudry intervient, le chahut empêche de l'entendre. Après quelques échanges vifs, la foule envahit la tribune au cri de Liberté ! L'émission est coupée. Le FHAR est né par cette première action médiatique, et l'association sera créée peu de temps après. Elle tiendra des meetings hebdomadaires à l'Ecole des Beaux-Arts, fera parler d'elle dans la presse parallèle comme "Tout !", ou dans ses propres publications : "L'Antinorm", "Le Fléau Social" ou "le Doigt au Cul" à Nice. "Tout !", la revue dont Jean-Paul Sartre est le Directeur de publication, consacrera une numéro entier à l'homosexualité et au féminisme (n°12) et quatre pages seront mises à l'entière disposition du Fhar pour s'exprimer librement. On pourra lire dans ces colonnes : "Nous sommes plus de 343 salopes. Nous nous sommes fait enculer par des Arabes. Nous en sommes fiers et nous recommencerons..." Ce numéro, qui sera saisi par la police, vaudra à Jean-Paul Sartre une plainte du maire homophobe de Tours, Jean Royer, et une inculpation pour "outrage aux bonnes m½urs", engagée par le ministre de l'intérieur, Raymond Marcellin. Mais, le 16 juillet 1971, le Conseil Constitutionnel va donner raison à Sartre au nom de la liberté de la presse. La procédure se terminera par l'acquittement de Sartre. Cette décision, qui désavoue le ministre de l'Intérieur, va être un véritable tournant dans les rapports entre l'Etat et les revendications homosexuelles En janvier 1972, c'est le Nouvel Observateur, hebdomadaire à sensibilité de gauche, qui accorde une interview à Guy Hockenghem, l'un des militants du mouvement. Le FHAR va aussi multiplier les provocations. Lorsqu'il défile dans la rue avec les partis et syndicats de gauche lors du premier mai, c'est avec des pancartes comme "Prolétaires de tous les pays, caressez-vous".  Cette présence va bousculer le monde syndical et ouvrier dont l'homophobie n'avait rien à envier à celle de la bourgeoisie ou des classes dirigeantes de l'époque. AntinormeLe Fahr préfère le mot "pédé" au mot "homosexuel" qu'il oppose à "hétéro-flic". Il va combattre la cellule familiale hétérosexuelle, cause, selon lui, du rejet des pédés. Mais son message restera flou et parfois contradictoire en l'absence de ligne directrice et en raison d'un fonctionnement totalement anarchique. L'esprit d'anarchie créative du Fhar va aussi être une des raisons de sa disparition rapide car il se laisse vite dépasser par les militants les plus extrêmes, y compris dans l'humour,  comme celui des Gazolines, groupuscule de folles hystériques et de travestis. Les Gazolines vont tourner en dérision tous les meetings avec des slogans comme "Il faut nationaliser les usines de paillettes". Les lesbiennes qui avaient été les plus actives dans la fondation du Fhar, vont être les premières à quitter le navire, dès novembre 1971, pour fonder "les Gouines Rouges". Elles reprochent aux réunions du Fhar de n'être plus qu'un lieu livré à la libido des mecs qui ne viennent que pour se rencontrer et baiser, ce qui n'était d'ailleurs pas éloigné de la réalité.
Le FHAR va néanmoins essaimer en région et sera à la base de l'émergence du mouvement associatif contestataire à Rennes, Lille, Marseille, Aix-en-Provence, Nice, Clermont-Ferrand et Tours. En février 1974, la police interdit les réunions du Fhar à l'Ecole des Beaux-Arts et le mouvement va s'autodissoudre au cours de l'année. Même si le FHAR a été éphémère, il aura permis à un mouvement homosexuel contestataire et révolutionnaire de se faire entendre pour la première fois en France et cette parole, aux antipodes de la philosophie des associations plus anciennes comme Arcadie, ne va plus s'éteindre. Les excès verbaux du Fhar, les provocations des Gazolines ne changeront rien au comportement des personnes homophobes mais ils vont permettre de réveiller une jeunesse sensible à un langage nouveau, vont mettre sur la place publique un sujet que tout le monde faisait semblant d'ignorer et obliger les partis politiques à se positionner par rapport à l'homosexualité. Il est incontestable que c'est à partir de cette époque que le curseur de l'homophobie va se déplacer dans le sens d'une plus grande acceptation de l'homosexualité par la société, ce que des années de militantisme discret et respectueux des conventions n'avaient pas réussi à faire.


Images de la révolution gaie en France.

Novembre 1971 : Création des" Gouines Rouges".
Si des lesbiennes du MLF se réunissent régulièrement dès avril 1971, c'est en novembre 1971 que les "Gouines Rouges" devient le véritable et premier mouvement lesbien en France. Issues pour la plupart du Fhar, elles se considèrent aussi comme un mouvement révolutionnaire, rejetant les théories d'Arcadie dont certaines militantes sont aussi issues. Les Gouines Rouges se réunissent régulièrement dans des appartements privés et organisent aussi des soirées conviviales. les 13 et 14 mai 1972 elles participent à la Mutualité à un rassemblement pour dénoncer les crimes commis contre les femmes. Ce mouvement sera aussi éphémère puisqu'il disparait en 1973.


Juin 1974 : Création du GLH (Groupe de Libération Homosexuelle).
GLHAprès la disparition du FHAR en 1974, d'anciens militants de cette structure et des dissidents d'Arcadie décident de créer le GLH. D'abord informel, ce groupe sera divisé en décembre 1975 en  3 tendances  : Le GLH Politique et Quotidien (GLHPQ, dit aussi PQ), reprend le militantisme révolutionnaire du FHAR, le GLH-Groupes de Base (dit aussi "Galerie Barbès") plus en faveur de la réforme de la loi que de la révolution, le GLH Groupe 14 décembre (date de la scission du GLH en 3 mouvements), anti-féministe et libertaire. Le Groupe du 14 décembre était animé par Alain Huet. Au bout d'un an, le GLH se structure et seul le GLH Politique et Quotidien (GLHPQ) émerge. Tract 1978Il va multiplier les actions médiatiques : distributions de tracts sur les marchés, premiers dépôts de gerbes lors des cérémonies du Souvenir de la Déportation en mémoire des déportés pour homosexualité, participation aux défilés syndicaux du 1er mai, occupation des studios de Radio France lors d'une émission le 26 janvier 1976, participation à la première manifestation homosexuelle en France le 25 juin 1977 (cf ci-dessous), organisation de festivals de film homosexuel en 1977 et 1978...  Même si elles y sont extrêmement minoritaires, les lesbiennes sont également représentées au GLH. En revanche la parité sera souvent plus évidente en région où de nombreux GLH vont se créer dans les principales villes. Si le sigle GLH est repris partout, sa signification va varier selon les villes (Groupe de Libération Homosexuelle, Groupe de Libération Homosexuel, Groupe de Lesbiennes et Homosexuels, Groupe Libertaire Homo...) et ses objectifs vont aussi se différencier car chaque groupe est indépendant localement et ne dépend pas d'une structure centralisatrice. Les principales villes qui vont posséder un GLH : Marseille, Nice, Aix-en-Provence, Tours, Rennes, Lille, Clermont-Ferrand (dans la continuité du Fhar), mais aussi désormais : Lyon, Grenoble, Saint-Etienne, Strasbourg, Mulhouse, Bordeaux, Bayonne, Pau, Caen, Rouen, Le Havre, Dijon, Auxerre, Brest, Orléans, Bourges, Troyes, Belfort, Montpellier, Metz, Toulouse, Avignon, Nantes, Angers, Amiens, Poitiers, Angoulême, Cognac, Châtellerault... certains GLH présenteront des candidats homosexuels aux élections (1977 : municipales à Aix-en-Provence). A Paris, le GLH va également s'organiser en comités d'arrondissements (CHA): CHA Halles, CHA 3, CHA 5e-6e, CHA 9e, CHA 13e, CHA 15e, CHA 18e et en Comités de Banlieue : CHOP (Comité Homosexuel de l'Ouest Parisien), CHBS (Comité Homosexuel de Banlieue Sud), CHA Jeunes Paroles. Certains GLH vont lancer des journaux comme "Libido Hebdo", "l'Agence Tasse" (Paris) ou "Anales et Véculs" (Paris) , Strasse (Rennes), Fil Rose (Marseille), Interlopes (Lyon). Vers la fin des années 70, les militants maoïstes, trotskistes ou marxistes des GLH vont subir de graves désillusions avec la révélation des déportations, exécutions et expériences médicales sur les homosexuels en URSS, Chine ou Cuba. La lutte révolutionnaire des homosexuels gauchistes va peu à peu marquer le pas pour laisser la place à un militantisme plus pragmatique et moins idéologique dans les années 80.
A noter également en 1975, la création par le GLH, avant sa scission, de l'ALEPH  (Association Laïque pour l'Etude du Problème de l'Homosexualité) dirigée par Claude Courouve. Cette association travaille sur l'histoire de l'homosexualité et fournit des dossiers de presse documentés et complétés de références bibliographiques pour alimenter la réflexion des partis politiques et de la presse sur l'homosexualité.  En 1977, l'ALEPH devient le "Centre d'Information et de Documentation de l'Homosexualité".





André BaudryARCADIE.
Dès le début des années 70, André Baudry profite de la récente porte entrouverte par les médias français pour intervenir publiquement dans les émissions de radio et de télévision consacrées à l'homosexualité. En mars 1970, il participe à l'émission de Michel Lancelot sur Europe 1, Campus, aux cotés d'écrivains homosexuels comme Jean-Louis Bory, Roger Peyreffitte ou Daniel Guérin. Il sera aussi l'invité des dossiers de l'écran. Cette médiatisation nouvelle va profiter à l'organisation qui va passer à 30 000 membres en 1975. Mais avec l'apparition des mouvements homosexuels révolutionnaires, la parole d'Arcadie et de son représentant est maintenant contestée par beaucoup de pédés. L'émission de Ménie Grégoire sur "L'Homosexualité ce douloureux problème" en mars 1971 va opposer, pour la première fois en public, André Baudry à de jeunes lesbiennes qui vont le chahuter bruyamment et contester sa légitimité pour représenter les homosexuels. Le FHAR puis le GLH en feront leur bête noire, refusant le "conformisme de papa" et l'esprit de soumission d'Arcadie au pouvoir hétérosexuel. Baudry les considèrera comme un "groupuscule gauchiste de jeunes irresponsables". Dans les années 70 , le Club Arcadie multiplie aussi ses antennes locales sous l'impulsion de ses délégués régionaux. La première antenne régionale avait été créée à Lyon dès les années 60. Arcadie Rhône-Alpes aura aussi son antenne Grenobloise. Le 1er avril 1973, c'est Bordeaux qui crée son Arcadie local, suivie de Marseille qui aura aussi une délégation à Nice. Le 3 février 1974 Arcadie Lorraine nait à Metz avec des réunions dans toute la région y compris en Alsace, puis c'est le tour de Lille avec la naissance d'Aradie Flandres le 19 février 1975. En cette même année 1975, naissent le 20 avril Arcadie Ouest à Rennes, le 31 mai Arcadie Midi-Pyrénées à Toulouse, en juin 1975 Arcadie Alsace qui se détache d'Arcadie Lorraine et enfin Arcadie Dijon. Fin 75, le Club Arcadie possède 11 délégations régionales qui organisent régulièrement des réunions et des soirées dans des endroits publics, généralement dans des arrières salles de restaurants ou de cafés. André Baudry leur rend visite une fois par an et c'est toujours l'occasion d'un grand banquet. Arcadie lance aussi, à partir du colloque de Paris de 1973, l'idée de congrès nationaux qui vont se dérouler tous les deux ans dans des villes différentes :
- 1975 à Marseille, thème : 
"Etre homophile en France en 1975"
- 1977 à Metz, thème : "Homophilie et Bonheur"
-  1979 à Paris, thème :  "Sous le regard des autres". 



DAVID ET JONATHAN - CHRISTIANISME ET HOMOPHILIE.
David et JonathanC'est en décembre 1971 au sein du club Arcadie que des chrétiens homosexuels se réunissent pour concilier leur foi avec leur m½urs sous l'impulsion de l'abbé Max Lionnet et de Gérald de la Mauvinière, rédacteur dans la revue d'Arcadie sous le pseudonyme de "Guy de Mauve. Cette première table ronde sera suivie le 28 janvier 1972 de la réunion qui sera fondatrice du mouvement. Le mouvement "Christianisme et Homophilie" lance un bulletin en octobre 1973 sous le nom de "David & Jonathan". Il adoptera seulement officiellement le nom de son bulletin "David & Jonathan" lorsqu'il déclarera son association en octobre 1983. D&J rassemble des gays et lesbiennes chrétiens, catholiques, protestants et orthodoxes. Peu à peu, il prend ses distances avec le Club Arcadie dont il s'inspire néanmoins au niveau de l'organisation et de la philosophie. Il est plutôt favorable à une évolution plutôt qu'une révolution, comme le propose le GLH. Ce groupement va très vite s'implanter aussi en région puisque des militants vont se réunir à Lille, Orléans, Marseille, Toulouse, Metz, Strasbourg (1974), Grenoble, Besançon, Nantes (1973), Rennes, Lyon...


CENTRE DU CHRIST LIBERATEUR (CCL).
Joseph DoucetUn pasteur protestant baptiste, Joseph Doucet, fonde le 8 octobre 1976, un centre pastoral destiné à accueillir toutes les minorités sexuelles, homosexuels, lesbiennes, bisexuels, travestis, transsexuels, pédophiles, sadomasochistes, etc... N'ayant aucun appui de la Fondation Protestante de France, il organise ses premières réunions dans un local de 150 m2 rue Fontaine à Pigalle, un ancien théâtre porno. Après quelques années d'activités, le Centre compte à peu près un millier d'adhérents de toutes confessions ou athées. Il emménage en 1978 dans un local plus vaste au 3bis rue de Claireaux dans le 17ème arrondissement de Paris. Entre autres activités, le Pasteur Doucet s'est spécialisé dans les "bénédictions d'amour et d'amitié", sortes de mariages religieux pour les personnes de même sexe. Son centre se veut avant tout une ½uvre sociale plutôt qu'une association religieuse et il y reçoit beaucoup de personnes dont la sexualité pose problème. Son association sera une des rares à continuer, y compris dans les années 80, d'organiser des réunions de pédophiles alors qu'ils sont de plus en plus stigmatisés par la société. Son action en faveur des personnes trans ou ses soirées sado-maso vont aussi contribuer à entretenir son image sulfureuse. Alors qu'il s'était invité au Congrés de Metz du Club Arcadie en mai 1977, il en sera fermement interdit, ses thèses et positions étant aux antipodes de la respectabilité d'Arcadie. Les associations révolutionnaires ne seront pas non plus favorables à ce pasteur qui incite les homosexuels à se comporter comme des hétérosexuels, c'est-à-dire à vivre en couple, à reproduire les liens du mariage et à adopter ou avoir des enfants par insémination artificielle pour les lesbiennes. Ces thèses n'auront jamais que 20 ans d'avance sur les revendications homosexuelles. Il sera un des premiers à aborder le sujet du mariage gay, de l'homoparentalité, de l'insémination artificielle. A partir des années 80, il organisera aussi un groupe "sourds et muets" et accueillera les malades du Sida. Le Pasteur Doucet sera assassiné en 1990 dans des conditions énigmatiques après avoir été arrêté par des policiers.

AUTRES ASSOCIATIONS HOMOSEXUELLES CREES DANS LES ANNEES 70.
Sur l'initiative du CCL qui accueille les premières réunions d'homosexuels juifs en son sein, le Beit Haverim, premier groupe juif gay et lesbien est lancé en 1977. Matine Gross en est sa première présidente.
CUARHEn 1979, lors de l'Université d'Eté Homosexuelle de Marseille qui réunit la plupart des associations homosexuelles françaises, il est décidé la constitution d'une fédération qui rassemblera des associations aussi différentes que les GLH de Paris ou de région, David et Jonathan, le Beit Haverim, le CCL. Le CUARH (Comité d'Urgence Anti Répression Homosexuelle) jouera un rôle majeur au début des années 80. Seule Arcadie refusera d'en faire partie.



LES MANIFESTATIONS CULTURELLES.
Festivals des film homosexuels :
- 20 - 26 avril 1977 : Semaine du film homosexuel au Cinéma L'Olympic de Frédéric Mitterrand à Paris. (cf Paris associations années 70)
- 1977 : Festival de film à La Rochelle
- 1977 : Festival de films au Cinématographe à Lyon.
- 1978 : festival International de Films de Femmes de Sceaux.
- 1978 : "Silence on parle" Festival de films à Marseille.
- 1978 : Premier festival homosexuel de Rennes.
- 23 - 28 avril 1979 : Festival National Homosexuel à Rennes (cf Bretagne années 70)




:: LES HOMOSEXUELS DEVIENNENT DES GAYS.
L'emploi du mot "gay," pour désigner les homosexuels, va se répandre peu à peu en France à partir des années 70 mais il n'est encore utilisé que par les homos eux-même et plus particulièrement par ceux qui l'ont entendu dans les pays anglo-saxons. La majorité des homosexuels se désignent encore entre eux par le qualitatif "homo", voire "pédé", même si le mot est déjà une insulte homophobe que les homos n'hésitent pas à reprendre à leur compte par auto-dérision mais aussi par affirmation de leur fierté d'être pédé. Dans les pays anglo-saxons on utilise le mot "gay" pour désigner les homosexuels depuis les années 40. Le mot a d'ailleurs été emprunté par les anglo-saxons au vieux français "gai" qui est synonyme d'agréable, joyeux. Dans les pays francophones, on va utiliser d'ailleurs alternativement le mot "gay" ou "gai". Les canadiens ayant d'ailleurs une préférence pour le terme gai, puisque le franglais est une spécialité française. Mais les termes gay ou gai vont avoir des sens différents selon les époques ou les pays. Au début du XXème siècle, quand on fait référence au "Gay-Paris", on ne parle pas spécifiquement du Paris homosexuel mais du Paris du plaisir, de la débauche ou de la liberté sexuelle. Dans les années 50, 60 et encore 70, beaucoup d'homos français utilisent l'expression "être comme-ça" sensée être plus discrète et incompréhensible de la part des hétéros. On parle de "bar comme-ça", de garçon "comme-ça"... Finalement, si l'expression "gay" aura aussi ses détracteurs, elle a néanmoins l'avantage d'être moins honteuse que "comme ça". Il est à noter, qu'à l'origine l'expression désigne aussi bien les homosexuels masculins que les lesbiennes, mais ces dernières vont peu à peu considérer que ce mot ne peut pas leur être appliqué et qu'il relève plus d'une culture spécifique que de l'attirance pour les personnes du même sexe. Son apparition en France dans les années 70 est effectivement très liée à un mode de vie et à une subculture des pédés. Cette subculture va peu à peu déteindre sur l'art en général qui ne va plus s'autocensurer mais aussi sur les médias et la publicité qui vont utiliser des codes gay et multiplier les clins d'oeils à la communauté gay. L'affiche de Polnareff en octobre 1972, dont le "clin d'½il" va lui valoir un procès pour avoir montré ses fesses sur une affiche va avoir ses détracteurs et ses amateurs. Pompidou est encore au pouvoir mais la jeunesse française lui échappe.



:: CULTURE GAY ET PUBLICITE.
Alors que dans les années 2000 le corps masculin a envahi les page de publicité de nos magazines et nos spots télé, il est difficile d'imaginer que dans les années 70, si l'on commençait à dénuder la femme, le corps masculin était totalement absent des affiches publicitaires. Les français n'ont pas cru leurs yeux lorsque le corps nu d'Yves Saint Laurent est apparu dans les magazines pour le lancement d'une eau de toilette ou lorsque les fesses du Chanteur Polnareff ont recouvert les murs de Paris avec 6000 affiches. Ce qui serai aujourd'hui d'une grande banalité a fait l'effet d'une bombe dans la France pudibonde de Pompidou.  Yves Saint Laurent fit scandale pour cette audace incroyable.
Polnareff fut poursuivi en justice pour attentat à la pudeur et condamné par le tribunal correctionnel à une amende de 10F par affiche.... mais désormais la société allait devoir s'habituer. Ces rares images provocantes ne doivent pas faire oublier qu'elles étaient une exception dans la France des années 70. La représentation de l'homosexuel dans les médias était encore emprunte de clichés homophobes et de la "Cage aux folles" à certaines publicités, l'homosexuel était encore plus souvent présenté sous les traits d'un être efféminé et ridicule.


Polnareff Yves Saint Laurent

1972- Publicité pour le concert de Michel Polnareff à l'Olympia. 1971- Yves Saint Laurent pose nu devant l'objectif de Jean-Loup Sieff pour le lancement de l'eau de toilette YSL pour homme
(photo Jeanloup Sieff)






:: LE CLUBBING, LE DISCO, LES GAYS.

Grace JonesSi les premières discothèques, nées à la fin des années 40, ont remplacé progressivement les dancings avec orchestre, la culture du clubbing au sens par lequel on l'entend aujourd'hui, date du tout début des années 70 et reste liée à deux phénomènes imbriqués l'un à l'autre : Le Disco et la Révolution gay. En 1969, à New-York, suite à une nouvelle intervention de la police dans un club homo, le Stonewall, pour la première fois les homosexuels se révoltent et s'en suivent plusieurs nuits d'émeutes dans le quartier pédé new-yorkais. Les événements de Stonewall vont devenir le symbole de la fierté homo car pour la première fois les homosexuels s'unissent en une force politique et de réaction envers l'oppression du pouvoir hétérosexuel. Stonewall sera depuis célébré chaque année par des millions d'homosexuels à travers le monde lors des gaypride sonores et rythmées que l'on appelle encore dans de nombreux pays "Christopher Street Day", du nom de la rue new-yorkaise où ont eu lieu les émeutes de 1969. Depuis ce jour de 1969, c'est par les clubs que le mouvement homosexuel s'est constitué une nouvelle culture communautaire et révolutionnaire. La musique qui a fédéré les gays du monde entier, de New-York, Londres, Berlin, Barcelone, Paris mais aussi de toutes nos villes de région, c'est le disco. Le disco est devenu à travers la planète le son de ralliement de la communauté gay et pour la première fois, des artistes de toutes origines et de toutes cultures ont eu instantanément un succès planétaire à travers des tubes que les Dj's passaient au même moment à San Francisco, Marseille, Cologne ou Bruxelles. Parallèlement au phénomène disco pour les gays, le hip-hop  a été l'équivalent pour la communauté noire de New-York puis plus tardivement pour les minorités de races à travers le monde. Ces deux sons n'ont d'ailleurs jamais cessé de se croiser et de s'auto-alimenter. Au delà de la musique elle-même, c'est sa mise en ½uvre dans les discothèques qui va marquer une rupture avec le jazz, le swing ou le twist des périodes précédentes. Si durant l'occupation, les Zazous écoutaient clandestinement des disques de swing dans une cave de la rue de la Huchette à Paris, c'était encore de manière précaire, sur des phonographes grésillants et avec des 78 tours au son nasillard. Si Régine a été une des première à Paris en 1953 à passer des disques qu'elle sélectionnait au lieu de laisser les clients les sélectionner au travers d'un juke-box, c'était encore de manière artisanale. Elle a néanmoins été la première à remplacer le juke box par deux tourne-disques pour qu'il n'y ait plus de blancs entre les morceaux et à accompagner le son de jeux de lumières de couleur qu'elle animait manuellement.  Le clubbing des années 70 invente djing, scratching, remix, maxi 45 tours, mais aussi light-shows sophistiqués, lasers, nuages de fumée ; le dj devient un artiste qui surpasse ceux qu'il met en son et en lumière. Le disco, même si les années 2000 n'en retiendront que les "Village People" et les avatars commerciaux et niais qui feront suite à la "Fièvre du Samedi Soir", c'est avant tout un son riche et sophistiqué hérité de la funk, de la soul et de la pop. Le disco se mutera progressivement en Dance, House, Deep House, Drum and Bass, Garage et autre Techno. Il sera à l'origine de la musique électronique du XXIème siècle. Du swing des zazous au disco des années 70 en passant par le Stonewall new-yorkais, la musique et les lieux festifs deviennent un outil de subversion inconscient des homosexuels à travers le monde. Mieux que la chanson engagée ou les textes des existentialiste, le clubbing et la dance musique vont peu à peu voir les interventions musclées de la police s'espacer, les jeunes homosexuels sortir de leur solitude honteuse pour faire la fête ensemble et s'émanciper.





1977. Grace Jones, icône gay dans la Vie en Rose


1976. Succès planétaire dans toutes les boites gay du monde pour le français Cerrone
Love in C Minor
1972- Sortie de Cabaret avec Liza Minelli. Ambiance du Gay Berlin des années 20
Mein Herr


1978. Patrick Juver
I love America
1978. Dan Hartman
Instant Replay



Les Médias



:: LA PRESSE ECRITE HOMOSEXUELLE.
Les années 70 vont voir une explosion de la presse homo en France. Malgré quelques attaques récurrentes de la censure, notamment en 1977 et 1978, la presse de charme va occuper un créneau commercial intéressant. Les Edition SAN (Pierre Guénin) seront pionnières et leader dans ce domaine avec la publication de plusieurs titres simultanément. La presse politique va aussi voir ses journaux se multiplier dans les années 70. A coté d'Arcadie qui continue sa diffusion par abonnement et qui sera à nouveau autorisée de vente en kiosque en 1975, les nouvelles associations révolutionnaires auront leurs titres de presse. Le Fhar lancera "L'Antinorm", "Le Fléau Social". Le GLH éditera "Libido Hebdo", son bulletin de liaison. Mais les années 70 vont voir aussi l'émergence d'une nouvelle presse homosexuelle à travers des revues d'information, de culture et de loisirs. Si le journal "Gai Pied", qui est lancé en mai 79, en est le symbole le plus marquant, puisqu'il aura 14 ans d'existence, d'autres expériences vont être lancées avec, malheureusement, moins de réussite commerciale que "Gai Pied" : "Homo", "Dialogue au Masculin", "Gaie Presse", "G Magazine", etc...
Mais tous ces journaux auront un point commun : les ennuis avec la censure. Les premiers visés sont le journaux de charme. Au début des années 70, la nudité intégrale des hommes est strictement interdite dans la presse française. Même si, désormais, on montre le corps pour le plaisir des yeux et non plus sous des prétextes de culturisme ou de pseudo sportifs en action, la présence d'un pénis entraine systématiquement une interdiction du journal. Mais les éditeurs vont multiplier les titres et obtenir à la fin des années 70 une victoire par KO contre les censeurs. Les titres lancés après 1977 vont montrer des corps entièrement nus (8 ans après la Hollande) mais l'érection ou l'acte sexuel, donc la pornographie homosexuelle, sont encore totalement interdites et ne feront leur apparition que dans les années 80. La censure va aussi s'attaquer à la presse politique et révolutionnaire. Là, ce sont les propos et les provocations verbales qui sont mises en cause. Enfin la presse d'information sera aussi touchée par la censure, des journaux comme Gaie Presse ou Dialogues Homophiles vont être interdits d'affichage et donc condamnés à disparaître. Le fait de présenter l'homosexualité comme un phénomène culturel, comme un mode de vie, est considéré comme plus dangereux que les photos de mecs nus ou les provocations verbales. Seul Gai Pied échappera alors à toute censure, car il a l'intelligence de donner la parole à de nombreux écrivains ou intellectuels reconnus. Les censeurs ne vont pas prendre le risque d'interdire un journal dans lequel s'expriment les grands noms de la littérature française.
On peut considérer que, dans la deuxième moitié des années 70, les assauts multiples de la presse de charme, les provocations verbales de la presse révolutionnaire, auront permis peu à peu l'émergence d'une presse homosexuelle d'information libre dont la caution des intellectuels de gauche, homosexuels ou non, aura garanti une protection contre la censure. Désormais, les journaux modérés comme "David et Jonathan" ou "Arcadie", encore considérés comme subversifs dans les années 60 vont paraître comme bien innocents et à l'eau de rose pour une censure confrontée à d'autres périls. Si Arcadie obtient enfin l'autorisation d'être vendue en kiosque en 1975, elle le doit probablement aux excès des titres de la presse de charme ou révolutionnaire qu'elle ne cesse de combattre au nom de son respect de la dignité homophile.
Concernant la presse lesbienne, elle est totalement absente des kiosques dans les années 70. Si la presse féministe fait timidement son apparition, c'est en région, à Lyon, que paraît le premier journal qui se revendique clairement lesbien. Le groupe de lesbiennes du Centre des Femmes de Lyon édite le journal "Quand les Femmes s'aiment". Mais sa distribution est encore bien confidentielle même si on commence à le trouver dans certaines librairies à travers la France. En juin 1979, une revue lesbienne "Désormais" est lancée par deux femmes en dehors de tout circuit officiel. Mais elle disparaîtra dès janvier 1980. Quant à la presse de charme qui met en valeur la nudité féminine, si elle peut être achetée par les lesbiennes, elle ne vit que par la libido des mâles hétérosexuels qui la trouvent abondamment en kiosque.

Arcadie- Arcadie :
La revue Arcadie va prendre un peu de couleurs, au moins en couverture mais va rester très sobre, aucune photo, juste quelques dessins de Jean Boullet. Mais la bonne nouvelle de la décennie, c'est qu'elle est, pour la première fois de son existence, autorisée à l'affichage et à la vente en kiosque. Un arrêté du 28 mai 1975 va abolir l'interdiction dont elle faisait l'objet depuis 1954. Les abonnements vont être aussi en forte hausse puisqu'entre 1972 et 1975, elle va gagner 15 000 nouveaux abonnés.
Antinorme- L'Antinorm :
Cette revue va paraître entre 1970 et 1979. C'est la principale publication du FHAR et à l'image de ce mouvement, c'est à dire dans la provocation puisque son sous-titre est "Prolétaires de tous les pays caressez-vous !".
Journal du Groupe 11 du FHAR d'inspiration gauchiste et trotskiste.
Publié de 1972 à 1974.
Le Fléau Social- Le Fléau Social :
Cette revue publiée également par le FHAR reprend avec auto dérision l'expression utilisée en 1960 par les députés français, derrière Paul Mirguet, pour qualifier l'homosexualité : "le Fléau Social".
Journal émanant du groupe 5 du FHAR d'inspiration situationniste.
Seulement 4 numéros seront publiés en 1972.
Gai Pied- Gai Pied :
Jean Le Bitoux lance le 1er avril 1979 le journal Gai Pied. Jacky Fougeray en est le premier Rédacteur en Chef. Participent à sa fondation : Yves Charfe, Gérard Vappereau, Frank Arnal, Guy Hocchenghem, Roland Surzur, Gilles Barbedette,  Jean-Pierre Joecker, Yves Edel, Marco Lemaire... La parution est alors mensuelle et le journal est vendu à travers 2000 kiosques en France. Gai Pied est avant tout un journal militant, proche de l'esprit du GLH et dans les premiers numéros, la publicité y est encore très discrète. Des articles de fond, de l'actualité, des reportages, y compris en région (avec un important réseau de correspondants), des petites annonces (Rézo), des fiches cuisine (Tante Zizi), des fiches restau (Suzette Loubard), des fiches beauté, des fiches santé (Gai Toubib)... Mais ce qui fit aussi le succès immédiat de ce journal, c'est la participation active de nombreux intellectuels et écrivains homosexuels. Des articles  étaient régulièrement signés par Tony Duvert, Yves Navarre, Dominique Fernandez, Gabriel Matzneff, Renaud Camus, Hugo Marsan, Françoise d'Eaubonne, Daniel Guérin, Jean-Luc Hennig, Frédéric Loiseau, Bertrand Boulin et des entretiens avec Michel Foucault, Jean-Paul Aron, Jean-Paul Sartre, Marguerite Duras vont rendre le journal difficilement censurable par les autorités et lui donner une caution morale que n'auront pas les autres publications de l'époque. 
Gai Pied, malgré une chronique lesbienne, sera assez peu lu par les filles et restera très masculin.

En 1979, Gai Pied est hébergé dans l'appartement de Jean Le Bitoux :
188 boulevard Voltaire
Paris (11e)
Homo- Homo - Nouvel Homo :
Ce mensuel est publié par Daniel Lebeau. Le premier numéro paraît en décembre 1974. Comme toutes les revues homosexuelles de l'époque, Homo va subir les foudres de la censure et va être obligé de reparaître sous un autre nom : "Le Nouvel Homo" prend la suite à partir de mai 1976. Il aura aussi un supplément intitulé "Nouvel Homo Contacts"

Edition :
Inter Diffusion Paris Montmartre Presse (PMP)
Masques- Masques :
Le premier numéro de cette revue paraît en mai 1979. Cette revue s'adresse à un public homosexuel cultivé, intéressé par la littérature, les arts. Son contenu rédactionnel de haute qualité lui permettra aussi d'être lui par de nombreux hétérosexuels y trouvant des sujets de réflexion et un éclairage différent sur la culture.

Directeur :
Jean-Pierre Joeker

c/o librairie Anima
3 rue Ravignon
Paris (18e)

man- Man
Revue d'informations au service des homosexuels lancée en 1978.
Olympe- Olympe.
Pierre Guénin, à travers son groupe de presse, les Editions SAN, va multiplier les revues de charme homosexuelles dans les années 70. Contrairement aux années 60, où l'ambiguïté restait de mise, les revues s'émancipent et deviennent clairement des revues homo
. Olympe, la plus ancienne va cesser sa parution en 1978 malgré un succès jamais démenti puisque les ventes en kiosque atteignaient les 25 000 exemplaires. C'est une interdiction d'affichage du Ministère de l'Intérieur qui va mettre fin à cette revue.

Editions SAN (Sport, Art, Nature)
35 rue de Clignancourt
Paris (18e)
Hommes- Nous les Hommes.
La revue des Edition SAN "Nous les Hommes" devient simplement "Hommes" pour son numéro 18 (été 74). Elle va peu à peu être la revue la plus "hard" du groupe pour concurrencer les revues américaines qui sont de plus en plus distribuées en France.

Editions SAN (Sport, Art, Nature)
35 rue de Clignancourt
Paris (18e)
in- In.
Les Editions SAN et Pierre Guénin lancent "In" le magazine des arts et des spectacles marginaux en 1970. Dans un premier temps, la revue consacre de nombreux articles et reportages photographiques à la danse.
De nombreux photographes, participeront à la revue In comme aux autres revues du groupe et certains comme Jean-Daniel Cadinot, connaîtront une grande carrière.
La revue connaitra le succès avec des ventes en kiosque qui atteindront les 35 0000 exemplaires.
"In" va être censurée en février 1978 comme d'autres revues homo. Le n°31 sera son dernier numéro.
Pierre Guénin le remplacera par la revue "Off".

Editions SAN (Sport, Art, Nature)
35 rue de Clignancourt
Paris (18e)
Jean-Paul- Jean-Paul.
"Jean-Paul", autre titre lancé par Pierre Guénin, apparaît en 1979 en même temps que Off. Il se présente comme le magazine de l'homme libéré. Sa longévité (il ne cessera sa parution qu'en 1995) en fera un des titres les plus connus des éditions SAN. Au début, il est plutôt soft et naturiste puis il s'orientera vers la promotion des vidéo X qui se développeront à la fin des années 80.

Editions SAN (Sport, Art, Nature)
35 rue de Clignancourt
Paris (18e)
Off- Off.
Dans la continuité de In, Off est lancé en 1979.
Comme In, il oriente son contenu vers le spectacle.

Editions SAN (Sport, Art, Nature)
35 rue de Clignancourt
Paris (18e)
Dialogue- Dialogue au Masculin :
Les éditions Dialogues Presse vont publier deux titres qui s'alterneront au gré des interdictions : Dialogue au Masculin" et "Dialogues Homophiles".  

Avant l'apparition de Gai Pied, ce magazine est un magazine généraliste pour les homosexuels avec des articles sur les arts et la culture, l'actualité, l'histoire et des photos soft.

Dialogues Presses
9 rue Nicolas Flamel
Paris (4e)
Dialogue HomoDialogues Homophiles :
Février 1976 : premier Numéro de Dialogues Homophiles.
Dialogue homophile est interdit de vente en kiosque en février 1978.

Dialogues Presses
9 rue Nicolas Flamel
Paris (4e)
Dialogue Men's- Dialogue Men's
Revue qui paraît à partir de 1977.
Si le sous-titre est "Magazine d'Information et d'Expression littéraire", le contenu de la revue est majoritairement constitué de photos érotiques de garçons en nu intégral.

Directeur de Publication :
Philippe Bremard

Edition :
Univers Presses
18 avenue Parmentier
Paris (11e)
Gaie Presse- Gaie Presse
Journal lancé par le GLH-PQ en 1978. la revue ne dépassera pas les 4 numéros.
Fondateur : Michel Bigot (Misti)

N° 3/4-->
Dessin de Loulou Picasso (Bazooka) - juillet 2008

Edition :
ADDINCR association loi 1901
107 rue Haxo
Paris (20e)
G Magazine- G Magazine
Cette revue propose quelques articles au milieu de nombreuses photos érotiques puisque les garçons y sont entièrement nus.
Le premier numéro paraît en 1979.
Directeur de Publication : B. Naboudet

Editions Silver Taurus Productions
18 avenue Parmentier
Paris (11e)
Homo 2000  :Homo 2000
David & Jonathan- David & Jonathan
Ce journal est lancé en octobre 1973 par le mouvement "Christianisme et Homophilie" avec des moyens artisanaux : textes dactylographiés et feuilles ronéotypées. Le contenu rend compte de l'activité du mouvement et propose quelques textes et récits d'homosexuels chrétiens. Ce bulletin est envoyé à tous les adhérents du mouvement.

Directeurs de Publication :
Gérald de la Mauvinière
Max Lionnet
Quand les femmes s'Aiment- "Quand les Femmes s'aiment".
Cette revue lancée en avril 1978 est la première à se revendiquer comme lesbienne en France. Elle est lancée à l'initiative du Groupe de Lesbiennes du Centre des Femmes de Lyon. Il n'y aura que 6 numéros entre 1978 et 1980. La revue, tirée à 1500 exemplaires, n'est pas vendue en kiosque mais diffusée par un réseau de librairies sympathisantes et dans les différents lieux féministes militants de France. Son contenu rédactionnel est composé de poèmes et de textes écrits par un collectif de lesbiennes lyonnaises et parisiennes.
- Désormais
Cette revue féminine est lancée en juin 1979. Elle n'est affiliée à aucun mouvement à aucune association, mais reste le fait de deux femmes qui signent de leurs prénoms, Joëlle et Anne. Elula Perrin, écrivaine, fait partie du comité de rédaction. On y trouve des poèmes, des récits sur le vécu des lesbiennes. La revue n'est pas vendue en kiosque mais distribuée dans quelques endroits ciblés. Elle cessera sa parution en janvier 1980.

c/o J.Groupe,
26 rue de Bellevue
91330 Yerres
Marge- Marge
Journal lancé au milieu des années 70. Des textes plutôt politiques et militants. Différents thèmes abordés au fil des numéros : Homosexualité et masochisme, homosexualité et pédophilie, homosexualité et code pénal, homosexualité et drague, etc...
Directeur de Publication : Gérald Dittmar
Edition :
Sarl "Marge"
341 rue des Pyrénées Paris 20ème
Agence Tasse- Agence Tasse
Une trentaine de numéros ont été publiés du 20 avril 1976 à 1979. En 1978, elle fusionne avec Diff/Eros. Ce journal, en fait composé de feuilles dactylographiées est lancé par le GLH 14 décembre. Il y aura 35 numéros.
le GLH 14 décembre éditera aussi une autre publication : "Anales et Véculs".
Directeur : Alain Huet

Edition :
Association Populaire pour l'Education et la Libération Sexuelle (APPELS).
Diff/Eros- Diff/Eros
Publication politique née en 1977. Des informations et de l'actu. Fusionne avec l'Agence Tasse en avril 1978.

Directeur de publication : Jacques Prince
Edition : APPELS
Paris.
Ilia- ILIA
Mensuel du Centre du Christ Libérateur lancé en 1976. Il s'adresse aux homos, lesbiennes, transsexuels, travestis, sados-masochistes, pédophiles, bi-sexuels...
ILIA signifie Il Libère, Il Aime.
- Andros
Revue publiée à Bordeaux à partir de 1975. La revue des homophiles deviendra "la revue des homosexuels" à partir de son numéro 3. Andros sera interdit d'affichage en février 1978 et cessera sa parution. 
- Don - Incognito Magazine
La revue Don lance son premier numéro en 1975.  interdite par la censure va s'appeler "Incognito Magazine" au bout du 6ème numéro.



- Autres journaux et fanzines des années 70 :
CIDH Points d'Informations (1979), Club Homo (1978), Don (1975), Gay Magazine (1978), GLHPQ Réflexions, Incognito Magazine (1978),  Trois Millions (1979), Soft Men's (1978), Petit Libertin (1975), Macho (1978), Leather Boy (1979)...

- Journaux et Fanzine régionaux :
Pour les publications à caractère local ou régional, y compris parisien, voir leur présentation dans les pages consacrées à chaque région.



:: LA RADIO.
Radio Fil RoseDans les années 70, en dehors de la radio d'Etat qui gère également les radios régionales et de cinq radios périphériques, il n'existe pas de radios privées ni associatives en France. Ce n'est qu'à partir de 1978 que le phénomène des radios pirates, qui vont devenir les radios libres, se développe. Si l'homosexualité a fait l'objet de quelques émissions sur la radio nationale et sur les radios périphériques dans les années 70, c'est souvent à travers le témoignage des psychiatres et des prêtres qui représentent la vérité officielle et la dernière protection de la société contre la libéralisation des m½urs. Ces émissions ont été très controversées et vilipendées par la communauté homosexuelle (cf l'incident de l'émission de RTL avec Ménie Grégoire). En 1978, les radios pirates, souvent lancées par des mouvements d'extrême gauche ou anarchistes, vont ouvrir leur micro à des homosexuels qui vont même y présenter des émissions spécifiques. Paris va connaître sa première radio homosexuelle, Radio Fil Rose (cf présentation de cette radio sur la page Paris Associations années 70). Les régions ne seront pas en reste et il ne sera pas rare d'entendre des émissions de petites annonces gaies particulièrement gratinées et volontairement provocatrices qui vont contrebalancer la bonne parole sclérosée des radios officielles très peu gay friendly, voire totalement homophobes. Ce mouvement des radios libres va être soutenu par le parti qui est devenu majoritaire à gauche, le parti socialiste. Ce parti va entrer peu à peu dans une contestation du monopole d'Etat et lancer même sa propre radio libre. Beaucoup d'homosexuels, avant même que le parti socialiste ne leur promette le retrait des lois discriminatoires en 1981, vont estimer que seule la gauche leur donnera un jour le moyen de s'exprimer librement à travers des radios communautaires où des radios ouvertes à l'expression des minorités. La majorité des jeunes homosexuels de la fin des années 70 vont se sentir proches des mouvements révolutionnaires d'extrême gauche, des mouvements anarchistes, et pour les plus modérés d'entre eux, du PS ou du PSU, seules alternatives possibles à un pouvoir détenu depuis la dernière guerre par une droite conservatrice, religieuse et homophobe.

:: LA TELEVISION.
Les trois chaînes de télévision françaises n'ont consacré, durant toute la décennie 70, que 5 émissions à l'homosexualité. A chaque émission, la présence d'un prêtre et d'un psychiatre apportait la caution morale et scientifique aux détracteurs de l'homosexualité face au courageux écrivains ou militants homosexuels qui, évidemment, ne pouvaient pas être qualifiés pour parler d'homosexualité face aux maîtres à penser de la religion ou de la psychiatrie. Lorsque le sujet était abordé dans les émissions de divertissement, c'était aussi pour tourner en dérision les "pédales de service" qui servaient de faire valoir aux animateurs comme Philippe Bouvard, dont les bons mots entraînaient les rires gras d'un public de beaufs. Les dossiers de l'écran du 21 janvier 1975, consacrés pour la première fois à l'homosexualité, vont néanmoins battre un record d'audience. Le film choisi pour illustrer le débat sera "Les Amitiés Particulières" qui évoque l'amour chaste et homosexuels entre deux jeunes adolescents, adaptation à l'écran du roman écrit en 1943 par Roger Peyrefitte.





Extraits d'émissions sur l'homosexualité à la Télévision Française dans les années 70.



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RESSOURCES EXTERIEURES
Les années 70
:: Sources : :: Sites internet :
- Didier Eribon, Dictionnaire des Cultures Gays et Lesbiennes, Larousse, 2003
- Collectif, Dictionnaire de l'Homophobie, Puf, 2003
- Le Crapouillot n°82, Les Travestis.
- Jean-Louis CHARDANS, British group of sexological research, History and antology of homosexuality, histoire et anthologie de l'homosexualité, Centre d'Etudes et de Documentations Pédagogiques Paris, 1970
- Le Crapouillot n°12 - Les Pédérastes - août-sept 1970

Christopher Miles, Arcadie, ou l'impossible Eden , La Revue h, n° 1, 1996.
- Georges Sidéris, Des folles de Saint-Germain-des-prés au fléau social, in E. Benbassa et J.-C. Attias, La Haine de soi, Bruxelles, Complexe, 2000.
- Julian Jackson, Arcadie : La vie Homosexuelle en France, de l'après-guerre à la dépénalisation, Ed. Autrement, Paris, 2009.
-
Jacques Girard, Le Mouvement homosexuel en France, 1945-1981, Syros, 1981.
- Scott Gunther, The Elastic Closet:  A History of Homosexualitiy in France - Palgrave, Janvier 2009
- Jeffrey Merrick, Michael Sibalis, Homosexuality in French History and Culture, Editors.

- Frédéric Martel, Le Rose et le Noir, les Homosexuels en France depuis 1968, Le Seuil, 1996
- Archives du Journal Gai-Pied, Centre LGBT Paris Ile-de-France.
- Archives du Journal Têtu, collection privée
- Boomer Café, Le site des fifties : http://boomer-cafe.net
- Site de Pierre Guénin : http://www.pierreguenin.com







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